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Art - Environments - Interview | by Costanza Meli in Art - Environments on 16/07/2006 - Comments (0)
 
 
Les Nouveaux Commanditaires

L'interview à Marie Leduc, coordinatrice du Bureau des compétences et désirs de Marseille, constitue la première intervention dans un dialogue instauré de SuccoAcido avec les protagonistes du projet Nouveaux Commanditaires. Déjà depuis 1992 le Fondation de France a rédigé un document appelé le protocole avec lequel ont établie les fondements de la relation entre Commanditaires, institutions et artistes. La caractéristique principale de telle approche est le renversement de la même idée de commande qui est interprétée comme une forte demande qui ne provient pas des hautes sphères de la société, mais de ceux qui devront bénéficier de l'œuvre concrètement: les citoyens par exemple. Dans le cas de la colline de Vauban, le comité des habitants du quartier a demandé l'intervention d'un artiste pour la réalisation d’un jardin capable de valoriser leur place vitale, l'endroit des parcours quotidiens de chaque résident. Jardin de la Colline, c’est le nom de l’association qui réunit parents, enfants, voisins, amis et habitants du quartier Vauban autour de l’aboutissement et la pérennisation de ce projet destiné à la collectivité.
L'importance de documenter l'action des protagonistes du projet "Nouveaux Commanditaires" est liée, à notre avis, à la portée politique et sociale qu’ont les opérations comme celle-ci dans l'identification du rôle de l'art contemporain et de ses sujet acteurs.

 
 

SA : Avant tout, peux-tu préciser quel est le rôle du médiateur culturel à l'intérieur d'un projet comme celui de la colline de Vauban ?
Le dialogue entre les commanditaires et l’artiste est-il « filtré » par vous?
Est-ce que vous avez signalé Natacha Guillaumont comme l’artiste indiquée pour une telle intervention sur le paysage?

ML : Le Bureau des compétences et désirs intervient comme médiateur au nom de la Fondation de France, dans le cadre de son programme Les Nouveaux Commanditaires. C’est un programme qui suit une procédure assez précise, et le rôle du médiateur est de mettre en œuvre cette procédure au nom de la Fondation de France. Il y a plusieurs des étapes : un groupe de commanditaires se constitue et s’adresse au Bureau des compétences et désirs. Le BCD les aide à réaliser un cahier des charges, qui est un document écrit comprenant des informations qui décrivent la commande (notamment le contexte, les objectifs et les enjeux).
Sur la base de ce cahier des charges, le BCD cherche un artiste qui pourrait être intéressé au projet. Il intervient ici comme spécialiste de la création contemporaine, pour des commanditaires qui souvent ne connaissent pas les artistes contemporains. Ainsi, pour le projet de la colline Vauban, c’est le BCD qui a proposé aux commanditaires de travailler avec Natacha Guillaumont. Quand le BCD a choisi un artiste, il le propose en effet aux commanditaires, en présentant son travail, et en argumentant sur la base du cahier des charges. Il s’agit de montrer que les questionnements de la commande sont déjà présents dans l’œuvre de l’artiste. Le BCD se fait dans cette étape médiateur du travail de l’artiste auprès des commanditaires. Parallèlement, il présente la procédure et la demande des commanditaires à l’artiste.
Ensuite, il y a une rencontre entre les commanditaires et l’artiste. Et si cette rencontre se passe bien et chacun confirme son intention de travailler ensemble, un contrat d’étude est signé.
Ceux-ci doivent dire s’ils acceptent ou pas la proposition de l’artiste et s’ils sont d’accord à s’engager dans la réalisation du projet.
Le rôle du BCD à ce moment là c’est de réunir les partenariats financiers, avant d’engager la phase de réalisation (qui donne lieu à un deuxième contrat). Puis le BCD prend en charge la maîtrise d’ouvrage déléguée du projet, avec l’artiste.
Dans le cas du jardin de la Colline Vauban, le BCD a fait avec les commanditaires un dossier de participation à un appel au projet lancé par la Mairie de Marseille. Il s’agissait de proposer des projets qui impliquent les habitants dans la gestion et l’amélioration de l’environnement de leur ville. Avec le projet du jardin l’association a remporté le premier prix. Ensuite, le BCD a fait les démarches pour les commanditaires auprès de la mairie de Marseille, qui possède le terrain, pour qu’elle les loue à un loyer modéré. Ensuite , quand le chantier a commencé, c’est l’artiste qui en a principalement assuré la continuation, relayé par le BCD (par exemple pour demander l’installation du compteur d’eau ou d’électricité).
Ensuite, il y a l’inauguration, à nouveau gérée par le BCD en lien avec tous les acteurs et les partenaires financiers, et un dernier contrat, le contrat d’entretien.
Le médiateur a donc un rôle technique, il fait avancer les choses, dénoue les contraintes, les obstacles. Il est l’interlocuteur privilégié de tous les acteurs. Pour ce qui concerne le dialogue entre les artistes et les commanditaires, il joue un rôle de traducteur au début du projet, mais ensuite, quand ils se sont rencontrés, ils parlent toujours directement.

SA : Comme est-ce que s'articule votre rapport avec les Nouveaux Commanditaires?

ML : Le BCD agit comme médiateur délégué de la Fondation de France pour la mise en œuvre du programme des Nouveaux Commanditaires sur les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (c’est-à-dire de Nice à Marseille à peu près), Languedoc-Roussillon (autour de Montpellier) et Corse.
En général, quand un projet commence, on informe par oral Catia Riccaboni, qui est chargée des Nouveaux Commanditaires à la Fondation, et on la tient au courant régulièrement par téléphone de l’évolution du projet. Souvent, on lui demande aussi conseil. On lui envoie le cahier des charges quand il est terminé et validé par les commanditaires. Puis, on lui envoie des fiches synthétiques, les « fiches projet », qui présentent les commanditaires et l’artiste, résument la commande, donnent le calendrier et le budget. Ces fiches sont mises à jour régulièrement et lui sont adressées. Pour ce qui concerne les budgets que la Fondation de France attribue au projet, ils sont discutés au sein de la Fondation de France et du Comité de la culture. Pour ces comités, c’est Catia Riccaboni qui présente les projets. Elle vient aussi régulièrement sur place, pour faire le point sur les projets, pour assister aux étapes importantes des projets, et pour les inaugurations.
Enfin, le BCD reçoit de la part de la Fondation de France un fond d’intervention annuel, pour sa mission de mise en œuvre.

SA : Je lis dans le projet :
L'ambition du projet est de préserver, voire recréer, la notion de quartier, de "village", de "communauté de vies", au sein d'un grande ville. Il vise aussi à développer un esprit solidaire et à lutter contre l'isolement des personnes.
Tu peux me raconter les phases d'étude qui ont précédé l'intervention?

ML : La première phase, qui est un peu la préhistoire du projet, c’est quand les habitants avaient l’habitude de se réunir pour des évènements annuels ou ponctuels, comme pour la nouvelle année ou un apéritif. Et ce sont ces évènements conviviaux entre voisins, cette bonne entente, qui ont donné l’envie de réaliser un projet commun. Le sujet du jardin est arrivé parce qu’il y avait tout en haut de la colline un endroit avec une ruine, dont tout le monde s’accordait à dire qu’elle était dangereuse. C’était un espace inutilisé pas valorisé, chose qui est assez rare dans une ville, et ils ont dit que ça pouvait devenir un lieu commun, de rencontre, plus informel, en extérieur.
La deuxième phase a été l’élaboration du cahier des charges, qui était porté par le sentiment que leur vie un peu isolée produisait avec des relations particulières et que cet espace pouvait concrétiser avec ce sentiment de fraternité pour le rendre plus fort. Ensuite, ils ont rencontré Natacha Guillaumont, et il y a eu de nombreuses réunions, pour penser ensemble le projet, dans tous ses aspects.
Je pense que la vraie réussite du projet, au-delà d’être parvenu à créer le jardin, c’est l’esprit de solidarité qui s’est renforcé entre les habitants, et qu’on voit à l’œuvre jour par jour.

SA : Qu’est ce qui distingue l'action de l'artiste à l'intérieur d'une communauté bien définie d'habitants avec des exigences spécifiques, de la participation à une exposition? Vous pouvez affirmer qu'il s'agit d'un type d'intervention qui transforme le rapport des artistes avec leur propre travail ?

ML : C’est une procédure qui repose sur le dialogue entre tous les participants. L’artiste est appelé pour créer une œuvre de commande, sur la base d’un cahier des charges toujours très précis. Lorsqu’il présente son étude, il doit séduire les commanditaires. Et s’il fait une proposition qui va à l’encontre d’un des points du cahier des charges, il doit l’argumenter et convaincre.
Souvent, lorsque nous choisissons un artiste, il y a quelques points, dans sa technique de travail, parfois même son médium, sur lesquels nous savons qu’il devra s’adapter et nous essayons de mesurer avec lui sa capacité à le faire, quand nous lui présentons le projet.
Mais il est presque impossible savoir à l’avance si un artiste, qui n’a fait jusqu’à présent qu’un travail de galerie, s’il sera capable d’intervenir en dehors du cube blanc, dans un contexte où il devra faire des concessions.

SA : Sur votre site j'ai lu les témoignages de quelques habitants du quartier qui décrivent leur propre style de vie et les difficultés liées à la présence de nombreux escaliers. Qu’est ce que les habitants attendaient de l'artiste ?

ML : Les habitants voulaient être associés à la création du jardin, au niveau de la réflexion, de la conception, du dessin des plans, mais ils ne voulaient « faire » la grande œuvre, mais des petites plantations. D’ailleurs Il y a eu des journées de plantation collective. Ils voulaient aussi qu’on leur consignait un lieu à vivre, pas fini et figé, mais dont le plan évoluerait au fil du temps.
La situation du quartier et de l’endroit isolé en haut de 200 marches d’escalier, avec aucun accès routier possible, a engendré des contraintes techniques (on ne fait pas le même projet en sachant qu’on ne pourra pas apporter les matériaux par camion ou par grue et qu’il faudra les faire monter par des hommes). Mais ces difficultés ont une côté positive évidente, c’est le fait de les partager qui détermine l’identité particulière du quartier et le sentiment de communauté des habitants.

SA : À propos du rapport de l'art avec les contextes publics, on a parlé beaucoup de la fonction sociale de l'artiste. Est-il correct d’attribuer un rôle à cette figure, ou est-ce qu'on risque d’impliquer les catégories éthiques et politiques qui lient la liberté créatrice ? En synthèse : quel besoins, ou quelles carences politiques, le recours à l'art contemporain exprime-t-il de la part des gens ?

ML : Cette procédure demande clairement à l’artiste de répondre à une question sociale, dans un contexte qui est toujours politique, lorsqu’on intervient dans l’espace public comme pour le jardin de la colline Vauban. Mais je pense que les gens veulent travailler avec un artiste non pas parce qu’il y a une carence politique, mais pour sortir de la standardisation et réaliser des œuvres qui sont intimement adaptées à leur environnement. Nous pouvons prendre l’exemple d’une place publique que nous avons réalisé dans un petit village provençal. La municipalité avait rasé une ruine au milieu du village et projeté d’utiliser l’espace créé pour faire une place publique. Mais les riverains ont souhaité de travailler avec un artiste parce que le dessin qu’on avait leur proposé ne leur plaisait pas.
Dans le cas du Jardin de Natacha Guillaumont sur la Colline Vauban, il y avait également une ruine au milieu du village, insalubre et dangereuse, mais il n’y avait pas de projet municipal. La Colline vauban est en effet assez isolée, et peut connue des services municipaux.
Les habitants ont fait appel aux Nouveaux Commanditaires, parce que c’est une procédure qui fait intervenir des moyens humains et financiers. S’ils avaient porté tout seuls le projet devant la mairie, peut-être qu’ils ne seraient pas parvenus à aller jusqu’au bout.
Le travail qui a été accompli auprès de la mairie, pour les convaincre de la faisabilité du projet n’a pas été fait par l’artiste. En revanche, celle-ci a conçu son jardin, en réponse aux attentes des habitants et à ses propres idéaux, comme un espace commun, d’accueil, destiné à favoriser les rencontres, la convivialité, le partage, la solidarité. Je pense que, loin de lier sa liberté créatrice, le contexte a été pour elle favorable pour aller au bout de ses aspirations humaines. Ce tout ça qu’elle disait dans le discours qu’elle a prononcé le jour de l’inauguration.

Verbes publics

SA : Enfin je te demande de participer au jeu linguistique: Verbes publics
Avec ce jeu on cherche à proposer, de temps en temps, à des curateurs et des artistes une modalité critique et une clé de lecture de leur travail dans la société. Les résultats recueillis seront publiés à la fin du cycle d'interviews sur l'art public et ils donneront vie à d’autres développements et approfondissements.
Organiser, déterminer, stimuler, modifier, remplir, réactiver, traverser, découvrir, apprendre: Chacun de ces verbes transitifs indique une action qui peut être déroulée par l'artiste contemporain. À chacun d'eux nous pourrions faire suivre l’objet / la vie des gens / et constituer, de cette manière, des options différentes d'interaction: les mêmes dont le sujet créatif dispose quand il se confronte à un contexte public.
Choisis entre ces options ou ajoute-en une autre.

ML : Sans hésiter : transformer. C’est un verbe que nous avons choisi pour titre d’une de nos activités. Il s’agit des modèles artistiques que nous apportons sur notre quartier, sur le modèle des Nouveaux Commanditaires, toutes proportions gardées.,

SA : Merci pour tes aimables réponses nous seront heureuses de continuer le dialogue sur les sujets traités quand on nous communiquera les prochaines initiatives.


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Reg. Court of Palermo (Italy) n°21, 19.10.2001
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Copyright in Italy and abroad is held by the publisher Edizioni De Dieux or by freelance contributors. Edizioni De Dieux does not necessarily share the views expressed from respective contributors.

Bibliography, links, notes:

Pen: Costanza Meli
French: Miriam Risplendente

Link: www.bureaudescompetences.org

 
 
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