Kumi, Tamara and Zoé
SA: Quel son avez-vous trouvé le plus inspirant ces derniers temps? A l’intérieur ou à l’extérieur…
Le son du nouveau Korg de Kumi, quelqu’un qui ronfle dans la chambre d’à côté, me maintenant éveillée.
SA: Lunettes et pyjamas. Quel accessoire aimez-vous avoir sur scène ?
Nous avons essayé les deux et trouvons les deux agréable.
SA: The Konki Duet est un “groupe de filles“. Je ne pense pas vraiment que vous souhaitiez défendre le féminisme. Donc comment définirais-tu la féminité ?
C’est une question que je ne me suis jamais posée. Nous essayons d’être de bonnes personnes avant tout.
Kumi
SA: Il est possible de vous écouter sur des sites de streaming. Les concerts sont aussi diffusés en ligne. Comment utilises-tu et crées avec internet ?
Ma collègue a utilisé ma musique pour un programme de TV avec des catsitters sur Paris et j’ai trouvé ça très drôle. J’écoute souvent de la musique pour découvrir et trouver des nouveaux artistes que je ne connais pas. Mais je n’essaye pas de copier la mélodie, le riff ou quelque chose créé par d’autres groupes (même si parfois les gens me disent que mes mélodies ressemblent à des choses qui existent).
SA: The Konki Duet est compose en trois langues, gravitant autour de trois influences culturelles. Dans un monde, dans lequel la musique concilie les différences, est-ce qu’il est difficile de s’identifier ?
Il n’est pas difficile de définir notre musique parce que nous n’avons jamais cherché à imiter : « Oh Kumi est une fille japonaise, donc on va essayer de faire un son pop japonais » ou « Zoe est française alors elle peut écrire des textes tels Gainsbourg » ou « Tamara est russe, alors elle peut composer une mélodie traditionnelle russe » etc. On essaye juste de composer notre propre musique avec nos différentes origines et nos références musicales.
SA: Tu travailles sur ton projet solo – Kumi solo. Est-ce l’occasion de traiter d’autres sujets, de franchir certaines limites ?
Kumi solo est un projet solo qui est très pop et plus électronique, avec différents artistes tels qu’Olamm, Domotic, Momus et Hypo. Je créé la base (mélodie ou refrain) et puis, mes amis arrangent mon travail. Récemment Yacht a remixé l’un de mes morceaux « Dance music », j’ai beaucoup de chance.
SA: En ce qui me concerne, j’ai découvert Murakami et j’ai particulièrement apprécié Ballade de l’impossible (Norwegian Wood). Pour rappel, une chanson des Beatles. La littérature contemporaine japonaise est souvent ponctuée de références musicales. Comment conçois-tu le futur de la culture japonaise ?
Nous, les Japonais avons notre sensibilité pour assimiler différentes cultures européennes ou d’ailleurs. Notre culture moderne est faîte de beaucoup de choses différentes, on peut juste regarder les titres des magazines en kiosque et on peut trouver beaucoup de magazines qui ont un nom européen ou anglais. Nous pensons que c’est plus stylé, chic comme « Brutus », « Lee », « Olive » etc. que si c’était en japonais.
Tamara
SA: Comment peux-tu décrire l’univers graphique des Konki Duet? Par exemple, l’artiste Julien Pacaud s’est impliqué dans votre dernière création – mélange de vintage et d’anticipation.
Julien Pacaud est un très bon ami et pour moi, l’un des designers les plus talentueux aujourd’hui. Nous étions ravis quand il a accepté de réaliser l »artwork de notre dernier EP Ensemble. Nous aimons travailler avec nos amis : Marie Daubert, Dorothée Smith, Samuel Kirszenbaum. C’est un privilège d’être entourés de personnes aussi talentueuses et de travailler avec eux. L’image du groupe est vraiment le résultat de leur créativité. En ce qui concerne nos goûts personnels, nous aimons plutôt l’esthétique rétro, mais nous aimons réinventer pour le futur. Nous ne sommes absolument pas passéistes.
SA: Tu joues du violon. Aujourd’hui, cet instrument est souvent remplacé par du digital. Après une formation académique, rejoindre un groupe electro pop amène à l’expérimentation et l’interprétation ?
Je pense que nous sommes toutes les trois attachés aux instruments physiques, opposés à leurs émulations digitales. Nous aimons que notre musique soit organique et vivante. J’ai trouvé cela très libérateur d’utiliser ce que j’ai appris durant ma formation classique pour composer mes propres parties. .e violon n’est pas un instrument souvent utilisé pour la musique pop, ce qui devient un défi, mais aussi beaucoup d’espace pour la création.
SA: Le groupe a joué dans plusieurs pays et visité des endroits différents – Taiwan, Montréal et Copenhague…Dans quel endroit aimerais-tu jouer?
Nous avons aimé chaque endroit où nous avons joué. Je sais que Kumi aimerait jouer au Japon. J’espère que nous découvrirons encore beaucoup d’endroits.
SA: On retrouve des photos d’enfance de Kumi et Zoe sur le site internet du groupe. Laquelle choisirais-tu personnellement ? Quel évènement aurais-tu aimé immortalisé ?
Du patin à glace en hiver
Zoé
SA: Sempiternelle question. Comment composes-tu? Facilement tiraillé entre la mélodie et les mots?
Ecrire de la musique est un processus heureux. Quand on écrit ensemble, on peut être vraiment maladroites, hésitantes. Nous nous amusons beaucoup ensemble et cela nous amène à des morceaux inattendus. Ecrire la musique vient toujours en premier. Ecrire les textes vient parfois instantanément avec la musique et parfois cela demande du travail. J’aime écrire les paroles et considère que cela fait partie de la musique, les paroles sont elles aussi de la musique. J’aime travailler avec les sons, les syllabes, la diction, un vers qui ne colle pas forcément avec la mélodie…Donc écrire des textes signifie travailler avec le sens et le son. Cela demande de l’attention et de se concentrer pour faire ça bien, mais j’aime ça.
SA : Solo, duo, trio. Manifestement influencée par les années 60 et les années 80. Avec quel artiste as-tu toujours rêvé de jouer ?
J’aimerais partager un moment avec un vieux bluesman des années 30. Regarder le coucher de soleil depuis son porche en Louisiane et l’écouter raconter sa vie.
SA: Quelle chanson ou album aimerais-tu partager avec quelqu’un?
Le nouvel album des Liars !!!
SA: Il y a différentes éditions et enregistrement d’Ensemble. Comme tu le sais, le gouvernement français, fort de sa législation, craint le téléchargement. Sur quel bouton aimes-tu appuyer pour écouter de la musique ?
Ma manière préférée pour découvrir de la nouvelle musique. Mon ami me disant « Ecoute ça ! Tu vas aimer ça ! »