Journaliste, traducteur, éditeur et écrivain, Luigi Milani est né à Rome, où il vit et travaille. Il a publié des récits et des poèmes pour divers éditeurs et revues littéraires. En Janvier 2011, il a publié Nessun futuro (Casini Editore), Noir situé dans le monde du Rock. Le protagoniste « souterrain » du roman/backstage est Phil Summers, librement inspiré de Kurt Cobain et Dave Gahan, un personnage qui représente l’illustration archétypale de la star du rock qui tombe victime de soi-même et de la Destinée adverse, réincarnation moderne du héros romantique de moule byronien, qui s’immole pour son art. La disparition mystérieuse de Phil Summers évoque les légendes métropolitaines de la « substitution » ou « feinte mort » de certaines rock stars. Parmi les ouvrages publiés après le roman, il ya les collections d’histoires courtes Seasons et de récits d’horreur - mystère L’estate del diavolo, pour les éditions Delirium. Avec Danilo Arona et Angelo Marenzana, récemment Luigi Milani travaille à une histoire encore dédiée au Rock, dans le cadre d’un projet à trois basé sur le concept de l’île comme lieu fermé. Pour les éditions Graphe.it, il est l’éditeur en chef de la série eTales, consacrée au roman et entièrement numérique.
SA: Bonjour Luigi! Journaliste freelance, traducteur, editor, auteur de booktrailer et écrivain… est-ce que tu expliquerais aux lecteurs de SuccoAcido qu’est-ce qu’il rapproche et qu’est-ce qu’il distingue ces activités parmi eux, dans ton expérience?
LM: Il y a un aspect qui fait de trait d’union aux versants différents de mon activité, et c’est le besoin de raconter, qui puis c’est le vrai et unique instrument dont je dispose au bout à faire abstraction du domaine spécifique dans lequel telle expectative se conjugue. Aussi l’activité journalistique est narration au bout, tentative de comprendre la réalité et copartager des contenus. Jamais comme aujourd’hui puis les langages différents - le mot écrit, l’écran, la photographie - ils tendent à interagir entre eux, pour donner vie, au moins dans les meilleurs cas, à une nouvelle figure d’artiste, celle-là vraiment “multimédia”.
SA: Dans la biographie sur false percezioni, ton blog, je lis: “Luigi Milani est né à Rome peu après la disparition de John Kennedy, et dans la capitale il vit et il essaye de travailler”. Est-ce que tu considères le secteur où tu opères en crise? Et si c’était ainsi, sur quelles conceptions alternatives tu viserais, malgré les difficultés?
LM: Au-delà de l’ironie utilisée dans cette note je crois ne pas surprendre personne en te confirmer qu’oui, le monde de l’information et de l’industrie du livre vit moments difficiles. Les raisons sont multiples: surtout la crise grave qui a frappé en particulier le monde occidental, et qui en domaine journalistique a porté beaucoup d’importants publications de premier plan à la fermeture ou aux réductions radicales. Deuxièmement, le rapide et perpétuel changement des habitudes du public des lecteurs souvent écrasé par bombardements médiatiques continus et donc moins disposé qu’en passé à acquérir autre renseignement, encore moins à travers les médias traditionnels. De plus: la fragmentation du loisir à disposition de chacun de nous, entre smartphone, tablet et social network de plus en plus pénétrants. Le monde de l’information, le monde de ceux qui la font, ou essaient de la faire justement, avance péniblement derrière un progrès technologique qui aujourd’hui semble destiné à confirmer encore la validité de l’axiome célèbre de McLuhan, “Le médium c’est le message”. L’ère du numérique, après tout, est encore à ses débuts: dans le domaine de l’édition ils sont en train de commencer à se répandre, bien que de manière fluctuante, et avec des résultats pas toujours satisfaisants, les ebook. Mais auteurs et éditeurs se montrent pour la plupart prudents, il y a ceux qui craignent les changements inévitables qui se produiront dans les équilibres traditionnels.
Tu me demandes à quelles conceptions alternatives on puisse tourner: en général, j’entends pouvoir répondre qu’on ne devrait pas avoir peur de l’avenir, pour imprévisible qu’il puisse apparaître. Les perspectives offertes par les nouveaux médias sont vastes, mais on ne pourra pas faire abstraction des contenus de toute façon, soit en domaine informatif soit en domaine narratif. Il restera à nous d’exploiter au mieux les nouvelles possibilités, sans pour cela devenir des technocrates stériles ou, au contraire, se réfugier dans un néo-luddisme conséquent.
SA: Pourquoi le nom de false percezioni?
LM: Le nom fait ironiquement allusion à la perception, souvent altérée, que l’auteur du blog tire du monde autour de soi, médiée comme parfois elle est par de représentations elles même infidèles ou contrefaites du réel. Nous sommes couverts à la lettre de nouvelles, renseignements, rumours: une tempête médiatique qui finit souvent pour devenir seulement un bruit de fond indistinct, où le réel et le fictif, l’influent et le mensonger finissent pour se superposer, même à devenir indiscernables. Celui de la frontière entre réel et irréel, entre authentique et manipulé c’est un sujet qui me fascine et inquiète au même temps, et il est pas au hasard aussi présent dans mon roman, Nessun futuro.
SA: Est-ce que tu nous raconterais de ton premier approche à l’écriture?
LM: Dans les ans ‘90 j’écrivais articles et critiques pour magazines techniques. Par la suite le contact, soit aussi fugace, avec le monde du cinéma m’a progressivement poussé à écrire une paire de scénarios tout d’abord pour quelques “courts” et puis les premiers récits. À ce point la maladie de l’écriture m’avait déjà capturé et peu après j’ai commencé à penser aux premiers romans.
SA: Quels auteurs tu considères tes points de référence et pourquoi?
LM: Don DeLillo et Salman Rushdie en particulier. Le premier pour la capacité de construire histoires complexes et de souffle vaste - dans un mot, universelles - autour aux événements uniques d’hommes et femmes qui vivent, comme nous tous du reste, dans l’Histoire. Je pense à un chef-d’œuvre comme Underworld, livre qui m’a influencé fortement quand j’ai travaillé avec la structure de l’histoire de Nessun futuro.
Rushdie me fascine pour le mélange d’éléments magiques et exotiques, pour cette référence fréquente à l’Inde, pays vu à travers les yeux d’un anglo-indien, et donc perçu et raconté dans une optique plus littéraire que réaliste. Entre les auteurs italiens j’admire énormément Dino Buzzati et Giuseppe Pontiggia, deux maîtres incomparables pour richesse de sujets et style bien soigné.
SA: Comment elle est née et comme elle s’est développée l’idée de ton livre Nessun futuro(Casini Editore, 2011)?
LM: Le point initial a été l’écoute d’un disque, Ultra des Depeche Mode, qui a marqué la renaissance artistique, mais dans un certain sens spirituelle aussi et émotive, du front-man du groupe, Dave Gahan. Le cœur de l’artiste, peu de temps avant de graver ce disque, il s’arrêta pour plus d’une minute à la suite d’une overdose. L’artiste survécut à cette expérience terrible, en sortant profondément changé et ce changement est perceptible parfaitement dans le disque.
Cet événement me troubla énormément et il me fournit l’idée initiale du roman. J’essayais d’imaginer une histoire qui prît l’occasion de la mort, réelle ou présumée, d’une star du rock, pour puis culminer dans l’histoire complexe que tu connais. Le noyau initial du livre n’était qu’une quarantaine de pages, avant que le Démon de l’Écriture eût sur l’écrivain malheureux le dessous: pense tu que dans la rédaction avant-dernière j’avais dépassé les six-cents pages, mais ensuite j’ai dû nécessairement apporter un fort coup de ciseaux au texte.
SA: Comment tu procèdes dans le travail de révision? Et, dans le cas de Nessun futuro, sur la base de quels choix tu as réduit les pages de la rédaction avant-dernière?
LM: Je tends à effectuer trois révisions. La première est la plus importante, parce –qu’elle me voit au travail sur la structure et sur la forme. La seconde ressemble un petit peu à un editing profond. Finalement la troisième est comparable à l’arrangement final d’un disque: je tente d’éliminer répétitions, rimes inattendues, les cacophonies immanquables. J’ai supprimé de la version finale de Nessun futuro pas mal de pages au but de conférer grande unité et cohérence à l’histoire. En quelque cas les coupes ont aussi été douloureuses, je ne le nie pas, mais je crois qu’elles ont été nécessaires.
SA: Un mot clé de Nessun futuro: Chaos…
LM: C’est vrai, le chaos est toujours présent dans le roman. Dans un certain sens il représente l’adhésif de toute l’histoire dans laquelle les différents protagonistes se trouvent à affronter situations imprévisibles et souvent plus grands qu’eux. Et si tu veux, le chaos représente une des clés de lecture du livre aussi, surtout si nous nous l’entendons d’une acception plus classique de la Destinée, ou, pour ceux qui sont croyants, le plan de Dieu.
SA: Dans tes livres il recourt souvent le sujet du Surnaturel. Pourquoi es-tu curieux de connaître cette dimension?
LM: Il me viendrait à te répondre avec une citation du Hamlet de Shakespeare: “Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre, Horace, que ta philosophie ne peut en rêver”. Le point est que je suis convaincu que la dimension du Surnaturel soit rendue naturelle à notre existence. En déplaçant le discours sur un plan plus prosaïque, parfois nous tous vivons des situations qui tendent à échapper à notre contrôle, pour se tourner en directions qui ont bien peu de rationnel ou de contrôlable. Bien sans évoquer la parapsychologie, le Transcendant joue un rôle dans nos vies, que nous le croyons ou moins. Je pense à la synchronicité, par exemple, qui nombreuses personnes se trouvent à expérimenter, mais que nous tendons à nier, en nous réfugiant en la confortable, mais aussi réductrice explication du hasard. Comme tu rappelleras, le sujet de la synchronicité a été exprimé avec grande clarté et passion par Carl Gustav Jung, dans les derniers ans de sa vie il concentra beaucoup d’attentions à l’inconscient et à l’Occulte.
SA: Dans la construction du personnage de Phil Summers, le protagoniste “souterrain” de Nessun futuro, est-ce que tu as été inspire par une star du rock en particulier?
LM: Je mentirais si je disais de ne pas avoir tenu présent Kurt Cobain, inoubliable et malheureux leader des Nirvana. Il y a une sorte de jeu de miroirs entre le personnage réel et le fictif, avec similitudes évidentes, mais aussi dissonances subtiles, que j’espère viennent y ajouter leur grain de sel à l’histoire. Mais à ceux qui me demandent si le protagoniste de Nessun futuro “soit” Cobain je réponde que Summers est Cobain “aussi”. En espérant ne pas être tombé dans le piège du cliché, j’ai tenté de représenter celle qui est à tous les effets une illustration archétypale: la star du rock qui tombe victime de soi-même et de la Destinée adverse, réincarnation moderne si tu veux du héros romantique de moule byronien, qui s’immole pour son art.
SA: Kathy Lexmark, la journaliste de plus de trente ans qui travaille pour la télévision et qui recherche sur l’histoire compliquée de Phil Summers, affirme: “La mort elle peut être une affaire excellente pour celui qui reste dans cette vallée de larmes à pleurer ton départ et se réjouir les royalties sur les ventes de tes œuvres. Le premier à chanter de l’au-delà a été Elvis Presley. De la date de sa mort à aujourd’hui ils ont été publiés pas moins de trois cent cinquante disques, soient-ils réimpressions, inédits, raretés, bootleg. Pour ne pas parler de tout le merchandising. Et je ne crois pas que la tendance changera, comme le démontre l’avidité nécrophile de l’industrie discographique”. D’autre part Elvis Presley comme Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Freddie Mercury et Kurt Cobain, pour ne citer que quelques-uns, ils ont été consacrés par le public idoles - je dirais - “intergénérationnels”. Est-ce qu’il s’agit d’un cercle vicieux?
LM: Je crois que non. C’est à dire: il est évident que la musique d’artistes importants comme ceux que tu cites va à être appréciée en perpétuant dans le temps le mythe de ces auteurs. Personne ne s’étonne du succès posthume de Mozart, Vivaldi, Wagner - artistes pendant des siècles ont disparu, comme chacun le sait – ainsi que j’imagine nous continuerons à jouir et apprécier la musique des Beatles, des Rolling Stones et des Pink Floyd aussi quand il y n’aura plus, hélas, les très appréciés auteurs de ces chansons.
Ce que je voulais à ma manière dénoncer c’est par contre l’exploitation commerciale torve que l’industrie discographique met en acte, en thésaurisant bassement l’héritage artistique d’artistes qui dans ce sens, oui, ils continuent à facturer de l’au-delà.
SA: Pourquoi as-tu décidé de réserver, dans la narration, une place ample à l’histoire d’amour entre Kathy et Frank Colan, “le photographe du rock”?
LM: Inutile se cacher derrière un doigt: depuis toujours l’amour est l’un des moteurs de l’existence. Il est vrais que beaucoup d’auteurs soi-disants “de genre” préfèrent exclure les aspects sentimentaux de leurs histoires, mais ce n’est pas mon cas, comme tu as non sans raison remarqué. D’autre part, le rapport entre Kathy et Colan a peu de la romance, et il ne pourrait pas être différemment, vu le type de relation qui va s’instaurer entre les deux.
SA: De ton premier roman Ci sono stati dei disordini, où tu racontes la tragédie d’une femme aux temps du G8 de Gênes, à Nessun futuro, il revient le sujet de l’avenir comme synonyme de solution, guérison, justice, vérité… donc tu crois possible un autre avenir?
LM: Comme les ingénus ufologistes d’une fois proclamaient orgueilleusement, “I want to believe”. Dans le sens que, même si la situation globale n’induit pas du tout aux pensées optimistes, je ne veux pas et je ne peux pas me rendre à une conception de l’avenir entendu uniquement comme risque, danger, fin. Je crois que c’est à nous essayer de construire un avenir différent, non seulement pour nous, mais surtout pour les générations à venir.
SA: En tes écrits les femmes recouvrent rôles fondamentaux. Quelles sont les particularités de l’âme féminine que tu préfères et comme tu procèdes dans leur représentation?
LM: L’âme féminine c’est infiniment plus à facettes que la masculine. Elle est plus instinctive et sensible, la plus attentive à la sphère des sentiments de lesquels ne tend pas à avoir honte, comme la part adverse masculine fait par contre souvent. Je trouve en outre que les femmes soient intrinsèquement plus fortes et capables d’une plus grande réactivité, aussi d’un point de vue pratique je veux dire, des hommes.
Tu me demandes comme je procède pour représenter les personnages féminins: j’aime beaucoup écouter leurs discours, et interagir avec les rôles féminins en général représente toujours pour moi une expérience stimulante et agréable. Depuis l’enfance, le rôle de l’ami plus cher dans mon cas a été recouvert par une personne de l’autre sexe, et donc j’admets ne pas rencontrer trop de difficultés quand il s’agit d’entrer en certains mécanismes mentaux typiquement féminins, même si - nous le savons très bien - autre caractéristique, à mon avis fascinante, de l’univers féminin c’est l’imprévisibilité innée. C’est ça qui me contraint, quand je deviens écrivain, à accomplir ultérieurs travaux de pénétration dans la psyché féminine. Mais je n’en regrette pas, il en vaut toujours la peine.
SA: Nessun futuro a été défini “un thriller avec des nervures surnaturelles situé dans le monde du rock”, un “roman/backstage”, “déjà pour sa nature insaisissable, extraordinairement inclassable et pas dans la répartition rebattue des genres de supposée pertinence”. Est-ce que tu voudrais ajouter quelque chose à ce propos? Est-ce que tu parlerais d’expérimentalisme en pensant à l’écriture de Nessun futuro?
LM: Expérimentalisme? C’est une définition qui, au-delà des possibles implications négatives contenus en tous les “ismes”, me flatte et que j’espère de mériter. Disons que, au-delà des classements, j’ai essayé d’écrire une histoire sans me préoccuper trop du genre littéraire dans lequel puis quelqu’un l’aurait de toute façon placé inévitablement... Parce que, s’il est vrai que Nessun futuro techniquement pourrait être considéré un Noir qui par moments pénètre dans le Mistery et même dans le Horror, il est tout aussi vrai que la forme narrative adoptée est celle du journal intime. Tu vois, je crois qu’aujourd’hui, beaucoup plus qu’en passé, la narrative va se développer vers formes nouvelles, pas plus limitées à tel ou tel domaine. Un phénomène d’ailleurs qui traverse autres champs expressifs aussi, de la musique aux arts visuels. La contamination de formes et langages à l’apparence discordantes ne peut pas que porter à une nouvelle évolution pleine de promesses. Pas au hasard j’ai adhéré avec enthousiasme à l’invitation de l’éditeur de créer “extra” contenu, multimédias, pour accompagner la lecture du livre, accessibles à partir du Web.
SA: À propos de contenus multimédias, dans la création d’un booktrailer quel est exactement ton but?
LM: Donner des suggestions, plutôt qu’à anticiper les contenus de l’histoire. Sinon, il faudrait penser à réaliser véritables mini-films, mais il semblerait dans cette manière de forcer le lecteur potentiel dans une cage représentative qui ferait tort à lui et, en définitive, au livre aussi.
SA: Et à propos du booktrailer de Nessun futuro?
LM: Eh bien, techniquement c’est un “fan trailer” plutôt qu’un véritable booktrailer. J’ai cherché seulement de fournir quelque indication sur le contenu du roman, sans prétentions spéciales. Contenus multimédias ils en existent, d’autre part, en ligne: ils sont accessibles sur le site de l’éditeur en insérant le code approprié contenu dans le livre. Il y a contenus textuels, extraits de journaux et témoignages d’autres artistes sur le personnage de Phil Summers: bien sûr c’est toujours tout dans l’optique de la métafiction.
SA: Tu as défini Nessun futuro ‘‘un essai de métafiction”. La disparition prématurée et mystérieuse de Phil Summers, en effet, évoque les légendes métropolitaines de la “substitution” ou “feinte mort” de certaines rock stars - de Paul McCartney à Elvis à Michael Jackson - et dans l’histoire, à côté des personnages d’invention, célébrités apparaissent comme David Lynch et David Bowie.
À ton avis, quels sont les avantages et quels les risques de l’utilisation de ces techniques?
LM: Les avantages consistent en la plus grande implication qu’on peut exercer sur le lecteur, aux prises avec d’ambiances et des personnages qui ont déjà leur crédibilité, en considérant qu’ils sont tirés du monde réel. Le risque le plus grand peut être que, sans accorder beaucoup d’attention à l’écriture de la part “fictive”, à la fin il va en résulter peu croyable tout l’ensemble.
SA: Un moment difficile et une grande satisfaction, que tu voudrais partager avec nos lecteurs?
LM: Moments difficiles en ont été, à partir de la recherche des premiers éditeurs disposés à investir sur un nouveau nom comme le mien. Moi aussi, comme la plus grande part de ceux qui tentent le chemin difficile de l’écriture, j’ai dû passer à travers les Fourches Caudines du tourbillon d’envois et des manuscrits refusés.
J’ai vécu par contre un moment de grande satisfaction en constatant que Nessun futuro, le travail auquel je tenais le plus, il commençait à obtenir un large soutien près du public et de la critique, aussi celle “officielle” des quotidiens et des peu nombreux programmes de la télévision et radiophoniques qui s’occupent de nos livres aimés.
SA: Ta playlist musicale et cinématographique?
LM: Inutile de dire qu’il y a dans ma playlist musicale les Depeche Mode d’Ultra, mais aussi d’Exciter et Violator; puis Nirvana je dirais, avec l’album de vive voix MTV Unplugged en New York, Paranoid des Black Sabbath, mais aussi Revolver et Abbey Road des Beatles et Dark Side of the Moon des immanquables Pink Floyd. La playlist cinématographique espace de manière un petit peu schizophrène entre genres et périodes très éloignés entre eux: Boulevard du crépuscule de Billy Wilder, La Prisonnière du désert de John Ford, 2001, l’Odyssée de l’espace, Les yeux grands fermés de Kubrick, La liste de Schindler de Spielberg.
SA: Et si de Nessun Futuro il fût tiré un film?
LM: Je crois je toucherais le ciel avec un doigt. Et, vu que beaucoup de les rêves ne coûtent rien, il me plaît lui imaginer direct par Salvatores ou, parce que non, même par Muccino. Malgré leur grande diversité je crois qu’ils seraient bien sûr à la hauteur d’une histoire complexe comme celle-là racontée dans le livre.
SA: Après Nessun futuro, tu travailles à un ouvrage encore dédié au Rock. Une avant-premiére?
LM: Volontiers ! L’ami Danilo Arona (http://www.daniloarona.com/), écrivain infatigable et très aimé, ainsi qu’un point de référence pour nombreux auteurs de «genre», a eu la… diabolique idée de créer Solo il mare intorno, un projet à trois basé sur le concept de l’île comme un lieu fermé. Il se compose de trois nouvelles écrites par autant auteurs - le susmentionné « capitaine » Danilo Arona, Angelo Marenzana et moi-même - attribuables au genre du gothique marin. Mon histoire, pour revenir à la question précise, a strictement à voir avec le Rock. Je pense en effet que les lecteurs de Nessun futuro se sentiront à l’aise de la lire, car L’isola senza morte – c’est le titre de l’histoire - peut être considérée comme une sorte de suite au roman. La sortie du volume, qui sera disponible à la fois en version imprimée traditionnelle et numérique, est prévue plus tard cette année pour les types de Ciesse Edizioni, un éditeur vénitien petit mais très aguerri.
SA: Pour les éditions Graphe.it, tu es l’éditeur en chef de la série eTales, dédiée au roman et entièrement numérique. Souhaites-tu nous parler de cette expérience dans le cadre plus général de la situation de l’ebook dans notre pays?
LM: eTales, une série de «roman numérique» lancée par Graphe.it Edizioni à l’automne 2011, s’est révélée immédiatement comme une expérience très stimulante. Caractérisée par un double critère, c’est-à-dire la brièveté des textes d’une part, et la qualité de l’écriture, d’autre part, elle présente les histoires de nombreux genres différents : la critique sociale, le noir, l’horreur, la science-fiction… Les écrivains impliqués sont souvent bien connus: Valerio Varesi, Francesco Verso, Sandro Battisti. Mais même dans le cas des auteurs moins connus, le niveau élevé de qualité les unit tous.
Les résultats obtenus par eTales, je le dis sans hésitation, sont mélangés. Pas tous les ebooks ont atteint le succès qu’ils méritaient peut-être, mais je pense qu’il est un peu le prix à payer, compte tenu du degré objectif de la nouveauté de ce nouveau média. Si nous considérons que déjà la lecture en général tend à se circonscrire à un créneau plutôt étroit, hélas, l’image devient encore plus claire ... Mais, moi et l’éditeur, nous continuons à croire en ce nouveau format, confortés par la diffusion des données dans la dernière édition de la foire Più libri più liberi, qui montrent une augmentation régulière du nombre des lecteurs de ebooks.
SA: Quels sont tes prochains projets?
LM: Je suis en train d’écrire un essai technologique. Sa publication, éditée par Graphe.it Edizioni, est prévue pour l’automne de cette année dans une nouvelle série, appelée PARVA, consacrée à la non-fiction. En 2013 aussi un couple de longues histoires devrait être publié dans deux anthologies consacrées, respectivement, au roman fantastique et lovecraftien et au thème, complexe mais fascinant, des uchronies. En 2014, j’espère pouvoir enfin publier un nouveau roman, un drame qui se déroule dans le monde du cinéma italien.
Luigi Milani
Giornalista, traduttore, editore e scrittore, Luigi Milani è nato a Roma, dove vive e lavora. Ha pubblicato racconti e poesie per vari editori e riviste letterarie. A gennaio 2011 è uscito Nessun futuro (Casini Editore), un noir ambientato nel mondo del Rock. il protagonista “sotterraneo” del romanzo/backstage è Phil Summers, liberamente ispirato a Kurt Cobain e Dave Gahan, un personaggio che rappresenta la figura archetipica della rockstar che cade vittima di se stessa e del Fato avverso, moderna reincarnazione dell’eroe romantico di stampo byroniano, che si immola per la sua arte. La misteriosa scomparsa di Phil Summers rievoca le leggende metropolitane delle “sostituzioni” o “finte morti” di certe rockstars. Tra le opere pubblicate dopo il romanzo, ci sono le raccolte di racconti Seasons e L’estate del diavolo, per Delirium Edizioni. Con Danilo Arona e Angelo Marenzana, recentemente Luigi Milani lavora a una storia ancora dedicata al Rock, nell’ambito di un progetto a tre, incentrato sul concetto dell’isola intesa come luogo chiuso. Per Graphe.it Edizioni, è direttore editoriale della collana eTales, dedicata alla narrativa e interamente in digitale.
SA: Salve Luigi! Giornalista freelance, traduttore, editor, autore di booktrailer e scrittore … spiegheresti ai lettori di SuccoAcido che cosa accomuna e che cosa distingue queste attività tra di loro, nella tua esperienza?
LM: C’è un aspetto che fa da trait d'union ai vari versanti della mia attività, ed è il bisogno di raccontare, che poi in fondo è l’unico vero strumento di cui dispongo, a prescindere dall’ambito specifico in cui si coniuga tale aspettativa. Anche l’attività giornalistica in fondo è narrazione, tentativo di comprendere la realtà e condivisione di contenuti. Mai come oggi poi i vari linguaggi – la parola scritta, il video, la fotografia – tendono a interagire tra loro, per dar vita, almeno nei casi migliori, a una nuova figura di artista, quello sì davvero “multimediale”.
SA: Nella biografia su false percezioni, il tuo blog, leggo: “Luigi Milani è nato a Roma poco dopo la scomparsa di John Kennedy, e nella capitale vive e tenta di lavorare”. Consideri quello in cui operi un settore in crisi? E se così fosse, su quali progettualità alternative punteresti, nonostante le difficoltà?
LM: Al di là dell’ironia utilizzata in quella nota, credo di non sorprendere nessuno nel confermarti che sì, il mondo dell’informazione e dell’editoria vivono momenti difficili. I motivi sono molteplici: in primo luogo la grave crisi che ha colpito in particolare il mondo occidentale, e che in ambito giornalistico ha portato molte importanti testate alla chiusura o a radicali ridimensionamenti. In secondo luogo, il rapido, perenne mutamento delle abitudini del pubblico dei lettori, spesso sopraffatti da continui bombardamenti mediatici e perciò meno disposti che in passato ad acquisire altra informazione, meno che mai attraverso i media tradizionali. Ancora: la frammentazione del tempo libero a disposizione di ciascuno di noi, tra smartphone, tablet e social network sempre più pervasivi. Il mondo dell’informazione – di chi fa, o appunto tenta di farla – arranca dietro un progresso tecnologico che sembra destinato a confermare ancora oggi la validità del celebre assioma di McLuhan, “Il medium è il messaggio”. L’era digitale tutto sommato è ancora agli inizi: in campo editoriale stanno cominciando a diffondersi, sia pure in modo altalenante e con esiti non sempre soddisfacenti, gli ebook. Ma autori ed editori si mostrano perlopiù cauti al riguardo, e c’è chi teme l’inevitabile mutamento che si verificherà nei tradizionali equilibri.
Mi chiedi a quali progettualità alternative ci si possa rivolgere: in generale, sento di poter rispondere che non si dovrebbe avere paura del futuro, per imprevedibile che possa apparire. Le prospettive offerte dai nuovi media sono vastissime, ma non si potrà comunque prescindere dai contenuti, sia in campo informativo che in ambito narrativo. Starà a noi cercare di sfruttare al meglio le nuove possibilità, senza per questo divenire degli sterili tecnocrati o, al contrario, rifugiarci in un neo luddismo di risulta.
SA: Perché il nome di false percezioni?
LM: Il nome allude ironicamente alla percezione, spesso alterata, che l’autore del blog ricava del mondo attorno a sé, mediata com’è a volte da rappresentazioni a loro volta infedeli o artefatte del reale. Siamo letteralmente subissati di notizie, informazioni, rumours: una tempesta mediatica che spesso finisce per diventare solo un indistinto rumore di fondo, dove il reale e il fittizio, l’autorevole e il mendace finiscono per sovrapporsi, sino a divenire indistinguibili. Quello del confine tra reale e irreale, tra autentico e manipolato è un tema che mi affascina e inquieta allo stesso tempo, e non a caso è presente anche nel mio romanzo, Nessun futuro.
SA: Ci racconteresti del tuo primo approccio alla scrittura?
LM: Negli anni ’90 scrivevo articoli e recensioni per riviste tecniche. In seguito il contatto, sia pure fugace, con il mondo del cinema mi ha progressivamente spinto a scrivere dapprima un paio di sceneggiature per alcuni “corti” e poi i primi racconti. A quel punto il morbo della scrittura mi aveva già catturato e di lì a poco ho cominciato a pensare ai primi romanzi.
SA: Quali autori consideri i tuoi punti di riferimento e perché?
LM: Don DeLillo e Salman Rushdie su tutti. Il primo per la capacità di costruire storie complesse e di vasto respiro – in una parola, universali - intorno alle singole vicende di uomini e donne che vivono, come tutti noi del resto, nella Storia. Penso a un capolavoro come Underworld, libro che mi ha molto influenzato quando mi son trovato a strutturare la storia di Nessun futuro.
Rushdie mi affascina per la commistione di elementi magici ed esotici, per quel frequente riferimento all’India, paese visto attraverso gli occhi di un anglo indiano, e perciò percepito e narrato in un’ottica più letteraria che realistica. Tra gli autori italiani ammiro moltissimo Dino Buzzati e Giuseppe Pontiggia, due maestri irraggiungibili per ricchezza di temi e cura stilistica.
SA: Com’è nata e come si è sviluppata l’idea di Nessun futuro(Casini Editore, 2011)?
LM: Lo spunto iniziale è stato l’ascolto di un disco, Ultra dei Depeche Mode, che segnò la rinascita artistica, ma in un certo senso anche spirituale ed emotiva, del front-man della band, Dave Gahan. Il cuore dell’artista, pochi mesi prima di incidere quel disco, si fermò per più di un minuto in seguito a un’overdose. L’artista sopravvisse a quella terribile esperienza, uscendone profondamente mutato e questo cambiamento è perfettamente percepibile nel disco.
Quell’evento mi turbò enormemente e mi fornì l’idea iniziale del romanzo. Provai a immaginare una storia che prendesse le mosse dalla morte, reale o presunta, di una rockstar, per sfociare poi nella storia complessa che sai. Il nucleo iniziale del libro era di appena una quarantina di cartelle, prima che il Demone della Scrittura avesse la meglio sullo sciagurato scrittore: pensa che nella penultima stesura avevo superato la soglia delle seicento pagine, ma a quel punto ho dovuto necessariamente apportare una robusta sforbiciata al testo.
SA: Come procedi nel lavoro di revisione? E, nel caso di Nessun futuro, sulla base di quali scelte hai ridotto le pagine della penultima stesura?
LM: Tendo ad effettuare tre revisioni. La prima è la più impegnativa, visto che mi vede al lavoro sulla struttura e sulla forma. La seconda assomiglia un po’ a un editing profondo. Infine la terza è paragonabile all’arrangiamento finale di un disco: cerco di eliminare ripetizioni, rime indesiderate, le immancabili cacofonie.
Ho espunto dalla versione finale di Nessun futuro parecchie pagine allo scopo di conferire maggiore unità e coerenza alla storia. In qualche caso i tagli sono stati anche dolorosi, non lo nego, ma credo fossero necessari.
SA: Una parola chiave di Nessun futuro: Caos…
LM: È vero, il caos è sempre presente nel romanzo. In un certo senso rappresenta il collante di tutta la storia, nella quale i vari protagonisti si trovano a fronteggiare situazioni imprevedibili e spesso più grandi di loro. E se vuoi, il caos rappresenta anche una delle chiavi di lettura del libro, specie se lo intendiamo in un’accezione più classica, di Fato o, per chi è credente, disegno divino.
SA: Nelle tue opere ricorre spesso il tema del Sovrannaturale. Perché ti incuriosisce questa dimensione?
LM: Mi verrebbe da risponderti con una citazione dall’Amleto di Shakespeare: “Vi sono più cose in cielo e in terra, Orazio, di quante non ne sogni la tua filosofia”...
Il punto è che sono convinto che la dimensione del Sovrannaturale sia connaturata alla nostra esistenza. Spostando il discorso su un piano più prosaico tutti noi viviamo a volte situazioni che tendono a sfuggire al nostro controllo, per volgersi in direzioni che ben poco hanno di razionale o di controllabile. Pur senza evocare la parapsicologia, il Trascendente gioca un ruolo nelle nostre vite, che lo crediamo o meno. Penso ad esempio alla sincronicità, che molti si trovano a sperimentare, ma che tendiamo a negare, rifugiandoci nella comoda, ma anche riduttiva spiegazione della casualità. Come ricorderai, il tema della sincronicità è stato espresso con grande chiarezza e passione da Carl Gustav Jung, che del resto negli ultimi anni della sua vita concentrò molte attenzioni al tema dell’inconscio e dell’Occulto.
SA: Nella costruzione del personaggio di Phil Summers, il protagonista “sotterraneo” di Nessun futuro, ti sei ispirato ad una rockstar in particolare?
LM: Mentirei se dicessi di non aver tenuto presente Kurt Cobain, l’indimenticato e sfortunato leader dei Nirvana. C’è una specie di gioco di specchi tra il personaggio reale e quello fittizio, con evidenti similitudini, ma anche sottili dissonanze, che spero aggiungano sale alla storia. Ma a chi mi domanda se il protagonista di Nessun futuro “sia” Cobain, rispondo che Summers è “anche” Cobain. Sperando di non essere caduto nella trappola del luogo comune, ho tentato di rappresentare quella che è a tutti gli effetti una figura archetipica: la rockstar che cade vittima di se stessa e del Fato avverso, moderna reincarnazione se vuoi dell’eroe romantico di stampo byroniano, che si immola per la sua arte.
SA: Kathy Lexmark, la giornalista televisiva ultratrentenne che indaga sulla contorta storia di Phil Summers, afferma: “La morte può essere un ottimo affare per chi rimane in questa valle di lacrime a piangere la tua dipartita e godersi le royalties sulle vendite delle tue opere. Il primo a cantare dall’aldilà è stato Elvis Presley. Dalla data della sua morte a oggi, sono stati pubblicati non meno di trecentocinquanta dischi, tra ristampe, inediti, rarità, bootleg. Per non parlare di tutto il merchandising. E non credo che la tendenza cambierà, vista l’avidità necrofila dell’industria discografica”.
D’altra parte Elvis Presley come Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Freddie Mercury e Kurt Cobain, per citarne solo alcuni, sono stati consacrati dal pubblico idoli - direi - “intergenerazionali”. Si tratta di un circolo vizioso?
LM: Non credo. Voglio dire che è ovvio che la musica di artisti importanti quali quelli che citi tu continui ad essere apprezzata, perpetuando nel tempo il mito di quegli autori. Nessuno si stupisce del successo postumo di Mozart, Vivaldi, Wagner – artisti scomparsi da secoli, com’è noto – così come immagino continueremo a godere e apprezzare la musica dei Beatles, dei Rolling Stones e dei Pink Floyd anche quando non ci saranno più, ahinoi, gli apprezzatissimi autori di quei brani.
Ciò che volevo a mio modo denunciare è invece il bieco sfruttamento commerciale che l’industria discografica mette in atto, tesaurizzando nel modo più bassamente mercantile l’eredità artistica di artisti che in questo senso, sì, continuano a fatturare dall’aldilà.
SA: Perché hai deciso di riservare, nella narrazione, un ampio spazio alla storia d’amore tra Kathy e Frank Colan, “il fotografo del rock”?
LM: Inutile nascondersi dietro un dito: l’amore è da sempre uno dei motori dell’esistenza. È vero che molti autori cosiddetti “di genere” preferiscono escludere risvolti sentimentali dalle loro storie, ma non è il mio caso, come hai giustamente notato. D’altro canto, il rapporto tra Kathy e Colan ha poco del romance, e non potrebbe essere diversamente, visto il tipo di relazione che s’instaura tra i due.
SA: Dal tuo primo romanzo Ci sono stati dei disordini, dove racconti la tragedia di una donna ai tempi del G8 di Genova, a Nessun futuro torna il tema del futuro come sinonimo di soluzione, guarigione, giustizia, verità… dunque credi possibile un altro futuro?
LM: Come proclamavano orgogliosamente gli ingenui ufologi di una volta, “I want to believe”. Nel senso che, anche se la situazione globale non induce affatto a pensieri ottimistici, non voglio e non posso arrendermi a una concezione del futuro inteso solo come rischio, pericolo, fine. Credo che stia a noi tentare di costruire un futuro diverso, non solo per noi, ma soprattutto per le generazioni a venire.
SA: Nei tuoi scritti le donne ricoprono ruoli fondamentali. Quali sono le peculiarità dell’animo femminile che prediligi e come procedi nella loro rappresentazione?
LM: L’animo femminile è infinitamente più sfaccettato di quello maschile. È più istintivo e sensibile, maggiormente attento alla sfera dei sentimenti, dei quali non tende a vergognarsi, come invece fa spesso la controparte maschile. Inoltre trovo che le donne siano intrinsecamente più forti e capaci di una maggiore reattività, anche da un punto di vista pratico intendo, degli uomini. Mi chiedi come procedo a rappresentare i personaggi femminili: amo molto ascoltare i loro discorsi, e interagire con le figure femminili in generale rappresenta per me sempre un’esperienza stimolante e piacevole. Fin dall’infanzia, il ruolo dell’amico più caro nel mio caso è stato rivestito da una persona dell’altro sesso, e dunque ammetto di non provare troppe difficoltà a entrare in certi meccanismi mentali tipicamente femminili, anche se – lo sappiamo bene – un’altra delle caratteristiche, a mio avviso affascinanti, dell’universo femminile è l’innata imprevedibilità. Il che mi costringe, quando mi calo nei panni dello scrittore, a compiere ulteriori lavori di scavo nella psiche femminile. Ma non me ne pento, ne vale sempre la pena.
SA: Nessun futuro, è stato definito “un thriller con venature sovrannaturali ambientato nel mondo del rock”, un “romanzo/backstage”, “già di per sé sfuggente, straordinariamente inclassificabile e non ingabbiabile nella trita ripartizione dei generi di supposta pertinenza”. Vorresti aggiungere qualcos’altro in merito? Parleresti di sperimentalismo pensando alla scrittura di Nessun futuro?
LM: Sperimentalismo? È una definizione che, al di là delle possibili implicazioni negative contenute in tutti gli “ismi”, mi lusinga e che spero di meritare. Diciamo che, al di là delle classificazioni, ho cercato di scrivere una storia senza preoccuparmi troppo del genere letterario in cui poi comunque qualcuno inevitabilmente l’avrebbe collocata... Perché, se è vero che Nessun futuro tecnicamente potrebbe essere considerato un Noir che a tratti sconfina nel Mistery e perfino nell’Horror, è altrettanto vero che la forma narrativa adottata è quella del diario in prima persona. Ma poi, vedi, credo che oggi, molto più che in passato, la narrativa stia evolvendo verso forme nuove, non più circoscrivibili a questo o a quell’ambito. Un fenomeno del resto che attraversa anche altri campi espressivi, dalla musica alle arti visive. La contaminazione di forme e linguaggi all’apparenza anche dissonanti non può che portare a nuovi e promettenti sviluppi. Non a caso ho aderito con entusiasmo all’invito dell’editore di creare contenuti “extra”, multimediali, da affiancare alla lettura del libro, accessibili dal Web.
SA: A proposito di contenuti multimediali, nell’ideazione di un booktrailer a cosa miri esattamente?
LM: A dare delle suggestioni, più che ad anticipare i contenuti della storia. Diversamente, bisognerebbe pensare a realizzare veri e propri mini-film, ma mi sembrerebbe in questo modo di forzare il potenziale lettore in una gabbia rappresentativa che farebbe torto a lui e, in definitiva, anche al libro.
SA: E in merito al booktrailer di Nessun futuro?
LM: Beh, quello tecnicamente è più un “fan trailer”, che non un booktrailer vero e proprio. Ho solo cercato di fornire qualche indicazione sul contenuto del romanzo, senza particolari pretese. Contenuti multimediali ne esistono, d’altro canto, on line: sono accessibili sul sito dell’editore inserendo l’apposito codice contenuto nel libro. Vi sono contenuti testuali, estratti da giornali e testimonianze di altri artisti sul personaggio di Phil Summers: il tutto naturalmente sempre nell’ottica della meta fiction.
SA: Hai definito Nessun futuro “un esperimento di metafiction”. La prematura e misteriosa scomparsa di Phil Summers, infatti, rievoca le leggende metropolitane delle “sostituzioni” o “finte morti” di certe rock star - da Paul McCartney a Elvis a Michael Jackson - e nella storia, accanto ai personaggi d’invenzione, appaiono celebrità come David Lynch e David Bowie.
A tuo avviso, quali sono i vantaggi e quali i rischi dell’uso di queste tecniche?
LM: I vantaggi consistono nel maggior coinvolgimento che si può esercitare sul lettore, alle prese con ambientazioni e personaggi che hanno già una loro credibilità, dal momento che sono tratti dal mondo reale. Il rischio più grande è che, se non si pone grande attenzione nella scrittura della parte “fittizia”, alla fine possa risultare poco credibile tutto l’insieme.
SA: Un momento difficile e una grande soddisfazione, che vorresti condividere con i nostri lettori?
LM: Momenti difficili ce ne sono stati, a partire dalla ricerca dei primi editori disposti a investire su un nome nuovo come il mio. Anch’io, come la maggior parte di chi tenta la difficile strada della scrittura, son dovuto passare attraverso le Forche Caudine del tourbillon di spedizioni e rifiuti di manoscritti. Ho vissuto un momento di grande soddisfazione invece nel constatare che Nessun futuro, il lavoro cui tenevo di più, cominciava a mietere ampi consensi presso il pubblico e la critica, anche quella “ufficiale” dei quotidiani e dei pochi programmi televisivi e radiofonici che si occupano – bontà loro – dei nostri amati libri.
SA: La tua playlist musicale e cinematografica?
LM: La mia playlist musicale tende a comprendere, inutile dirlo, i Depeche Mode di Ultra, ma anche di Exciter e Violator; poi i Nirvana direi, con l’album dal vivo MTV Unplugged in New York, Paranoid dei Black Sabbath, ma anche Revolver e Abbey Road dei Beatles e Dark Side of the Moon degli immancabili Pink Floyd.
La playlist cinematografica spazia in maniera un po’ schizofrenica tra generi e periodi molto distanti tra loro: Viale del tramonto di Billy Wilder, Sentieri Selvaggi di John Ford, 2001 Odissea nello spazio, Eyes wide shut di Kubrick, Schindler's List di Spielberg.
SA: E se da Nessun futuro fosse tratto un film?
LM: Credo toccherei il cielo con un dito. E, visto che tanto i sogni non costano nulla, mi piace immaginarlo diretto da un Salvatores o, perché no, anche da Muccino. Pur nella loro grande diversità credo sarebbero certamente all’altezza di una storia complessa come quella narrata nel libro.
SA: Dopo Nessun futuro, stai lavorando ad una novella dedicata nuovamente al Rock. Qualche anticipazione?
LM: Volentieri. L’amico Danilo Arona (http://www.daniloarona.com/), scrittore instancabile e amatissimo, nonché punto di riferimento per molti autori “di genere”, ha avuto la… diabolica idea di dar vita a Solo il mare intorno, un progetto a tre incentrato sul concetto dell’isola intesa come luogo chiuso. Si tratta di tre novelle scritte da altrettanti autori – il già citato “capitano di lungo corso” Danilo Arona, Angelo Marenzana e il sottoscritto – ascrivibili al genere del gotico marino. La mia novella, per tornare allo specifico della domanda, ha però strettamente a che fare con il Rock. Credo anzi che i lettori di Nessun Futuro si troveranno a proprio agio leggendola, dal momento che L’isola senza morte, questo il titolo del racconto, può essere considerato una sorta di sequel del romanzo. L’uscita del volume, che sarà disponibile sia nella tradizionale edizione cartacea che in quella digitale, è prevista nel corso dell’anno per i tipi di Ciesse Edizioni, piccola ma assai agguerrita casa editrice veneta.
SA: Per Graphe.it Edizioni, sei direttore editoriale della collana eTales, dedicata alla narrativa e interamente in digitale. Ci parleresti di questa esperienza nel quadro più generale della situazione dell’ebook nel nostro Paese?
LM: eTales, collana di “narrativa digitale” varata da Graphe.it Edizioni nell’autunno 2011, si è rivelata da subito come un’esperienza molto stimolante. Caratterizzata da un duplice criterio di fondo, ossia la brevità dei testi da un lato e la qualità della scrittura dall’altro, presenta storie dei generi più diversi, dalla denuncia sociale al noir, all’horror e alla fantascienza. Gli scrittori coinvolti non di rado sono molto conosciuti: Valerio Varesi, Francesco Verso, Sandro Battisti. Ma anche nel caso di autori meno noti, la cifra comune a tutti è l’elevato livello qualitativo.
I risultati conseguiti da eTales, voglio dirlo senza remore, presenta luci e ombre. Non tutti gli ebook hanno ottenuto infatti il successo che forse avrebbero meritato, ma credo si tratti in qualche modo di uno scotto da pagare, in considerazione dell’oggettivo grado di novità del nuovo medium. Se poi si considera che già la lettura in genere tende a circoscriversi a una nicchia ahinoi abbastanza ristretta, il quadro della situazione diviene ancora più chiaro… Tuttavia, sia io che l’editore continuiamo a credere in questo nuovo formato, confortati anche dai dati diffusi nel corso dell’ultima edizione di Più libri più liberi, la fiera della piccola e media editoria che ogni anno si tiene nella capitale, che mostrano un costante aumento del numero di lettori di ebook.
SA: Quali sono i tuoi prossimi progetti?
LM: A breve dovrei dedicarmi alla scrittura di un saggio di argomento tecnologico. La sua pubblicazione, a cura di Graphe.it Edizioni, è prevista per l’autunno di quest’anno all’interno di una nuova collana, denominata PARVA, dedicata alla saggistica. Sempre nel 2013 dovrebbero apparire un paio di racconti lunghi in due antologie, dedicate rispettivamente alla narrativa fantastica di stampo lovecraftiano e al tema, complesso ma affascinante, delle ucronie. Nel 2014 spero infine di riuscire a pubblicare un nuovo romanzo, una storia drammatica ambientata nel mondo del cinema italiano.
Luigi Milani a RadioLivres incontra..., presso N’importe Quoi Libreria Caffe di Roma, con il musicista Edoardo Inglese, alla consolle e al piano, e il giornalista Vittorio Macioce - 20 aprile 2011 (foto di Cristina Canali).
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