I’m a Cyborg, but that’s OK / Park Chan Wook / 2006 / 105’
Après sa trilogie sur la vengeance, Park Chan Wook change de registre et s'essaie à la comédie romantique. Il réalise un film haut en couleurs, un délire visuel au milles trouvailles. Une réussite.
I’m a Cyborg, but that’s OK (Corée du Sud, 2006, 105’)
Après son triptyque sur la vengeance et un passage par un collectif, le réalisateur sud-coréen, aujourd’hui internationalement reconnu et adulé pour son talent, s’essaie à la comédie romantique. Non sans réussite.
Le film raconte l’histoire de Young-goon, internée dans un asile psychiatrique, persuadée d'être un cyborg. Elle refuse de s'alimenter, préférant sucer des piles et parler aux distributeurs automatiques. En tombant fou amoureux d'elle, un autre interné, Il-Soon va essayer de la comprendre et de la ramener à la réalité.
Dès les premiers plans, « I’m a Cyborg » impressionne par sa force visuelle. Avec ce film, Park Chan Wook confirme une fois de plus son génie et sa virtuosité.
Utilisant les effets spéciaux et les nouvelles technologies comme trop peu de cinéastes, Park Chan Wook réussit le pari d’inventer un univers décalé, magique et extravagant. Il crée une œuvre haute en couleurs, un délire visuel, un grand tour de force où l’on reste, comme souvent avec lui, abasourdi par la plastique de ses plans, osons-les mots, souvent novateurs et inédits.
Si le thème de la schizophrénie est traité ici avec un ton humoristique et léger, la gravité de la maladie et la force du message du film ne s’en trouvent pas moins altérées. Au contraire, Park Chan Wook propose ici une vision humaine de la maladie (loin des clichés de la schizophrénie véhiculés dans beaucoup de films où elle est traitée bien souvent de façon dramatique- dédoublement de la personnalité, violence, etc.). Dans ce film, le réalisateur nous livre une réflexion sur le rôle du médecin, sur leur incompréhension face à la maladie et, parfois même, sur leur impuissance. Le film montre de façon réaliste la difficulté des médecins à saisir et à soigner efficacement les patients. Des faits bien réels qui sont mis en lumière dans ce film malgré son côté magique et fantastique. C’est en cela que réside le tour de force de Park Chan Wook : composer une œuvre surréaliste et délirante, tout en nous sensibilisant à un problème, lui, bel et bien existant.
Montrant de plus la solidarité entre les patients (avec notamment la touchante histoire d’amour, qui donne tout le sens au film), Park Chan Wook offre une vision juste et efficace de l’univers psychiatrique.
Livrant une partition sans faute (où la musique est encore une fois chez le cinéaste, toujours utilisée de façon judicieuse), le film est truffé de séquences mémorables, de trouvailles visuelles et prouve le génie inventif (et expérimental ?) du réalisateur, dont le délire visuel correspond ici tout à fait à la folie de ses personnages.
Comme bien des films venus de ce pays, « I’m a Cyborg » montre encore une fois le dynamisme et la créativité du cinéma sud coréen qui ne cesse de repenser le cinéma.
Un film à découvrir, ne serait-ce pour la relecture de tous les procédés cinématographiques (jusqu’aux présentations des différents participants à la création du film lors des séquences d’ouverture) proposé par Park Chan Wook.
Un film intelligent, novateur, drôle, fort et touchant, tant de superlatifs pour un film qui, aussi, nous renvoie à notre propre schizophrénie, celle de spectateur.
Regia : Park Chan Wook
Interpreti : Lim Soo-Jung, Jung Ji-Hoon, Choi Hee-jin
Durata : 105 minuti
Nazionalità : Corea del Sud
Anno : 2006
Genere : Comedia dramatica, Romantica
Distribuzione : Wild Side
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