exposition du 11 septembre au 13 décembre 2008 fin d'une partie de l'exposition le 18 octobre 2008 vernissage jeudi 11 septembre 2008, 18h30
La saison 2008-2009 du centre d'art passerelle s'attache aux problématiques liées aux métaphores politiques inscrites dans l'image de la nature et du paysage.
A partir du 11 septembre 2008, le centre d'art passerelle présente une exposition monographique de l'artiste Tania Mouraud qui se déroule en deux phases [11 septembre - 18 octobre / 11 septembre - 13 décembre].
Cette exposition regroupe plusieurs œuvres de Tania Mouraud réalisées à des périodes différentes. Ces œuvres s'appréhendent ici comme des peintures. La peinture n'est pas seulement une technique, mais peut se révéler par le regard et l'approche même de la composition de l'image.
L'exposition s'articule en trois chapitres : - la réflexion et la représentation de la vie quotidienne de l'artiste (″Diary″) - l'image de la condition humaine et de la civilisation (″La Fabrique″, ″Art space N°6″, ″Identités″, ″Made in Palace″, ″Borderland") - l'image de la nature (″La curée″, ″Borderland″, ″ Sightseeing ″)
Diary, 2006 28 vidéos de courte durée réalisées à partir d'un téléphone portable. Lecture aléatoire en boucle Cet ensemble de ″clips″ donne une vision abstraite de la vie quotidienne de l'artiste, agrémenté d'une bande sonore. La technique est analogue au sujet : la caméra d'un téléphone portable fixe des instants et produisent des images floues, des impressions visuelles et sonores du quotidien. Il s'agit d'une sorte de journal intime qui retrace la vie jour après jour non pas suivant des mots, mais des images.
La Fabrique, 2006 Installation vidéo comprenant 12 TVs, 4 projections murales, 16 sources sonores La Fabrique est une installation multimédia tournée dans différents villages au sud de l'Inde près de Trivandrum, Kerala. Les visages de 150 ouvriers et ouvrières sur une multitude de moniteurs dans le son assourdissant des métiers à tisser fixent le visiteur en accomplissant un travail mécanique. Les corps disloqués de ces travailleurs sont le moteur d'une étrange fabrique... Production : Tania Mouraud - Lille 3000 - Frac Nord-Pas de Calais / 2006
Art space N°6, 1987 (réactualisation 2008) Il s'agit d'une installation qui s'inscrit physiquement dans un espace, une pièce entière, dans l'institution exposante. Les murs sont traités avec du béton appliqué à la manière de la peinture abstraite. En même temps, "les phrases des chiottes" sont gravées dans la matière, comme des sgraffites, généralement appliqués à l'extérieur des bâtiments. Ce système de signes et des éléments venant d'une scène publique, plutôt vulgaire, est complémenté, de manière contradictoire, par une photographie encadrée ; une perception ambigüe de la peinture abstraite. Une phrase fait le lien entre ces éléments.
Identités, 1995 Made in Palace, 1981
La curée, 2003 Installation vidéo comprenant 12 moniteurs Des corps de chiens de couleur fauves bougent dans une chorégraphie rituelle proche d'une danse de la vie. Ils sont visiblement heureux. L'image au ralenti montre les corps qui glissent les uns sur les autres pour pouvoir se saisir d'un morceau de viande. Mais avec le temps ces images deviennent peu à peu menaçantes et un vague malaise saisit le spectateur pour grandir de plus en plus jusqu'à créer une sorte de dégoût indélébile dans le souvenir. Et pourtant cela ne vient ni de l'image, ni du son. L'émotion peut faire place à un désir de réflexion. Serait-il question de la condition humaine ? Où s'arrête et où commence notre animalité ? Y a t'il une distanciation possible ?
Borderland, 2007 L'artiste réalise ici une série de photographies sur le reflet du paysage environnant dans l'emballage plastique des ″round baler″ de paille.
Sightseeing, 2002 projection vidéo Derrière une vitre embuée, un paysage de neige se déroule lentement en montant. S'agit-il d'un voyage en train ou en voiture ? Un son de clarinette aux accents Klezmer pleure et devient de plus en plus triste. La musique s'arrête brutalement tandis qu'apparaît un plan fixe sur une entrée vue de loin. Il dure 8 secondes, le temps de passer par de multiples pensées, déductions et suppositions. Un traveling lent sur des cheminées, de la fumée et des barbelés confirme la première impression. Un texte sur fond noir crée à nouveau la surprise avec de nombreuses questions à la mention du mot FRANCE. Cette vidéo est une tentative pudique de parler des atrocités de l'histoire, de les lier au temps présent, à la mémoire et de redéfinir le sens de l'art. Elle affirme que l'art est toujours le lieu de l'antispectacle, le lieu de l'émotion et de la pensée et que l'art peut être aussi le lieu de la raison, un contrepoint à l'irrationalité sauvage de l'humanité.
avec le soutien de Lille 3000 et de l'entreprise Scarmor pour la réalisation de l »installation "La curée" commissaire : Ulrike Kremeier |