La huitième édition du festival Étonnants Voyageurs de Bamako — devenu une manifestation biennale depuis 2006, en alternance avec le festival à Port-au-Prince en Haïti — se déroulera du 22 au 28 novembre 2010. En quelques années le festival Étonnants Voyageurs de Bamako s’est imposé comme la principale manifestation consacrée au livre francophone subsaharien et comme le lieu d’affirmation d’une nouvelle génération d’auteurs africains, décidée à prendre toute sa place dans le vaste ensemble que constituent les littératures de langue française et à apporter tout son soutien à ce festival qu’ils considèrent à juste titre comme le leur. Sous le signe du 50e anniversaire des indépendances africaines et de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud, dans des nouvelles donnes économiques et culturelles, du 22 au 24 novembre, une vingtaine d’auteurs et invités, étrangers et maliens, se rendront à Kayes, Kita, Koulikoro, Mopti, Ségou et Sikasso, pour un programme de rencontres et d’animations, de découvertes et de spectacles, dans les écoles, les centres culturels et les bibliothèques. Et du 25 au 28 novembre à Bamako 58 auteurs seront présents à 4 jours de cafés littéraires, rencontres, lectures, projections et ateliers dans les écoles, au Palais de la Culture et au Centre Culturel Français. Le festival s’est aussi attaché depuis ses débuts à promouvoir la lecture à travers tout le Mali par l’organisation de “décentralisations” dans plusieurs villes du pays.
La grande caravane d’étonnants voyageurs dans tout le Mali Du 22 au 24 novembre
Depuis ses débuts, le festival Etonnants Voyageurs à Bamako s’est attaché à promouvoir la lecture à travers tout le Mali par l’organisation de rencontres dans les villes des régions. Du 22 au 24 novembre 2010, une vingtaine d’auteurs et invités, étrangers et maliens, se rendront à Kayes, Kita, Koulikoro, Mopti, Ségou et Sikasso, pour un programme de rencontres et d’animations, de découvertes et de spectacles, dans les écoles, les centres culturels et les bibliothèques. Cette année, le slam est du voyage, avec les jeunes poètes de l’association malienne Aslama qui avaient participé à l’atelier animé par Rouda lors du festival Etonnants Voyageurs en 2005 et qui organisent à leur tour des ateliers en direction des jeunes. Le programme des manifestations dans ces villes est établi à partir des propositions des comités d’organisation installés dans les villes en question, sous la direction des DRJSAC.
Les Ateliers Le festival Etonnants Voyageurs a choisi cette année d’explorer l’écriture à travers deux ateliers ouverts à tous (de 7 à 77 ans). L’un mené par Oxmo Puccino autour d’une écriture de l’émotion et de la nuance. L’autre animé par Rouda, Souleymane Diamanka et la collectif Aslama, qui combine l’écriture, la diction et l’expression scénique. Inscriptions sur le site internet du festival www.etonnants-voyageurs.com ou par téléphone au 76 32 10 01 12 participants maximum par atelier
Atelier d’écriture animé par Oxmo Puccino Le vendredi 26, samedi 27et dimanche 28 novembre au Palais de la Culture Oxmo Puccino : un sens de la métaphore et de la poésie des marges, une écriture sensible qui rejette les excès du lyrisme pour préférer se concentrer sur l’émotion juste. Des mots qui racontent des histoires, des destins, des contes de la tristesse et du rejet ordinaire avec, entre les lignes, des notes d’espoir. Son recueil Mines de cristal rassemble ses textes les plus marquants et accompagne la sortie de son album, L’Arme de paix. Il transmettra son amour de l’écriture à une douzaine de stagiaires à l’occasion d’un atelier pendant la durée du festival.
Atelier de slam animé par Rouda, Souleymane Diamanka et Aslama Le jeudi 25, vendredi 26, samedi 27 et dimanche 28 novembre au Palais de la Culture Dix ans que Rouda et le collectif 129H sillonnent le monde. Dix ans de concerts, d’ateliers, de rencontres et d’échanges animés par une passion tenace. Rouda avait fait sensation à Bamako en 2005. Depuis, ses premiers élèves ont monté leur association, Aslama, et diffusent à leur tour leur parole. Ils sont rejoints cette année par leur ami Souleymane Diamanka, poète à la voix grave et majestueuse, qui répond à une autre voix, plus lointaine, celle de ses ancêtres Peuls.
Entre le Mali et la France: des ateliers et des livres Deux beaux livres qui témoignent des échanges et des rencontres entre jeunes du Mali et de France, autour d’ateliers d’écriture, et plus largement autour de la lecture et du livre.
Un livre pour Deux Mains Prenez quelques mots jetés sur une feuille de papier, fruits d’une rencontre entre ici et là-bas. Emincez-les et faites les revenir dans un soupçon de béton du 9-3 et de sable rouge du Mali. Battez-les vigoureusement jusqu’à obtenir un phrasé onctueux et rythmé. Tout commence en 2008. Le programme «Une livre pour 2 mains» lancé par Bibliothèque Sans Frontières afin de favoriser le dialogue interculturel et de rendre l’objet livre plus attractif pour les jeunes des pays du Sud comme pour les jeunes Français rassemble le Lycée Massa Makan Diabaté de Bamako au Mali et le Lycée Blaise Cendrars de Sevran, en Seine-Saint Denis: 40 adolescents venus d’horizons multiples échangent via internet et coécrivent des textes slamspoésie. L’année suivante les collégiens de Fatoumata Coulibaly à Bamako et de Jean Moulin à Montreuil prennent le relais de leurs aînés sous le regard bienveillant des slameurs de 129H en France et du collectif Aslama au Mali: les poètes en herbe de France et du Mali apprennent à se connaître et dialoguent sur Internet. De ces regards croisés naît un recueil de textes à 80 mains où chacun raconte avec humour et gravité ses différences, ses points communs, sa ville, son quartier, sa famille et son quotidien. Peu à peu, ils apprennent l’humilité et l’émerveillement, face à l’altérité. Pour combler le projet, toute l’année, des illustrateurs accompagnent les élèves du Collège Paul Eluard à Montreuil et de l’École fondamentale de Yélimané au Mali. À l’image des jeunes slameurs, les dessins qui frappent par leur spontanéité et leur justesse abordent sans complexe les questions liées au travail, à la parenté, au loisir ou encore à la polygamie.
Carnet de Voyage en Terre du Mali C’est durant sa résidence aux Minguettes pendant la saison 2008-2009, que Moussa Konaté est amené à animer des ateliers d’écriture auprès des élèves du collège Jules Michelet de Vénissieux (Rhône). Une expérience qui se prolonge par la venue des adolescents au Mali en avril 2009. L’année suivante, naît un recueil de très belle facture intitulé Voyage en Terre du Mali, réalisé par l’équipe de l’Espace Pandora, mêlant traces écrites (souvenirs, fragments, poèmes) et images prises sur le vif. Un objet insolite et touchant.
Le Festival Jeunesse Rencontres dans les lycées, les CLAEC et à l’Université avec les auteurs invités au festival, concours d’écriture et d’illustration, projection exceptionnelle du film «Océans» ou encore ateliers d’écriture pour adolescents et étudiants avec Oxmo Puccino, ateliers slam avec Rouda, Souleymane Diamanka et Aslama. Un volet important du festival, qui intéresse non seulement les enfants mais aussi leurs parents!
Les Claec de Bamako Dans le cadre du jumelage-coopération initié en 1974 entre la ville d’Angers et la ville de Bamako, les deux partenaires ont décidé en 1992 de réaliser un Centre de Lecture et d’Animation Enfantine dans six communes du district de Bamako. Le but, assurer l’encadrement de la petite enfance à Bamako. Environ 250 enfants entre 4 et 6 ans sont inscrits dans chaque CLAEC. Jeudi 25 novembre et vendredi 26 novembre, les auteurs invités partiront à la rencontre des enfants, dans les écoles. Mais aussi: des ateliers de dessin dans les centres périscolaires, des saynettes présentées par les écoles du premier cycle de l’enseignement fondamental.
Les lycées et les universités Les auteurs se rendront dans les lycées partenaires et à l’université où ils s’entretiendront avec les jeunes sur leurs oeuvres et sur d’autres sujets portant sur la littérature, le métier d’écrivain et tous les thèmes qui pourraient intéresser les jeunes de cet âge. La venue des auteurs aura été préparée par les professeurs qui disposeront des livres nécessaires pour cela. Cette année, 20 lycées ont été sollicités, ainsi que l’UMAV et l’EDA.
Un concours d’écriture et d’illustration pour les collégiens À destination des classes de sixième des écoles des villes partenaires, en langue française et en langues maliennes. Les résultats seront proclamés lors de l’ouverture du festival. Les textes et dessins choisis seront publiés sous forme de deux livres en couleurs qui seront disponibles au moment du festival.
La projection du film «Océans» au Palais de la Culture Chaque année, le festival Etonnants Voyageurs fait découvrir aux jeunes un nouveau film, le plus souvent inédit au Mali. Cette année, le festival a choisi de projeter le film “Océans”, de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, sorti en ce début d’année 2010. Un immense poème sur la part ignorée de notre planète, des pôles aux tropiques, avec des moyens techniques proprement incroyables. Une épopée qui dura 4 ans. À l’issue de la projection, Stéphane Durand, conseiller scientifique de l’équipe du film, dévoilera les secrets du tournage. Samedi 27 novembre à 18h00 au Palais de la Culture
Sans oublier les ateliers d’écriture ouverts aux jeunes Cette année, les ateliers d’écriture, qui se tiennent dans les jardins du Palais de la Culture durant les quatre jours du festival, seront animés par trois poètes urbains: Rouda et Souleymane Diamanka mais aussi Oxmo Puccino. Et les jeunes peuvent s’inscrire!
Les Expositions L’espace Pandora «Agitateur poétique» depuis 1985, l’Espace Pandora est un outil de diffusion de la littérature contemporaine sous toutes ses formes et dans tous ses états. Véritable espace d’invention ouvert à toutes les langues et aux autres disciplines artistiques, Pandora affirme au fil des ans ses missions de sensibilisation à la lecture et à l’écriture, en redonnant la parole à celles et à ceux qui ne l’ont plus, en organisant des manifestations assurant la promotion des littératures vivantes: Printemps des poètes, festival Parole Ambulante, Semaine de la langue française en Rhône-Alpes... Depuis les débuts de son aventure, l’association rayonne un peu partout en France et à l’étranger, mais elle a cependant toujours su garder une implication vénissiane forte. Parmi les nombreux écrivains familiers de la structure: Charles Juliet, Yvon Le Men, Jean-Pierre Siméon, Lydie Salvayre, Dany Laferrière, Andrée Chedid...
«Portraits d’écrivains» Par Michel Galzat | Centre Culturel Français Retour sur l’édition 2008 du festival Étonnants Voyageurs de Bamako, avec une exposition photographique d’une trentaine de portraits d’écrivains dont Dany Laferrière, Fatou Diome, Gaston-Paul Effa, Gilbert Gatore, Wilfried N’Sondé, Moussa Konaté, Michel Le Bris... Michel Calzat, photographe sensible, a su saisir les instants où le regard, présent, fixe l’objectif ou se dérobe. Des visages, des sourires, une atmosphère restituée... Une manière de faire glisser le passé vers le présent et d’ouvrir l’édition 2010 du festival.
«Sénégal, pays Sérère», sur les traces de Léopold Sédar Senghor Par Michel Galzat | Musée national du Mali Le photographe Michel Calzat propose une exposition sur les traces de Léopold Sédar Senghor qui a consacré une partie de son oeuvre poétique à cette région, ses habitants et ses traditions. Un enfant du ciel et de la terre, un soir, une nuit, quelques poussières d’étoile... Un regard singulier sur la terre natale de Léopold Sédar Senghor. Une exposition de vingt-cinq photographies, en hommage au poète-président, directement inspirée par sa poésie et, notamment, par la partie de son oeuvre intitulée «Royaume d’Enfance ou Hivernage». «Ils ont creusé la colline de grès rose, jusqu’au basalte noir de l’âme...»
Jeudi 25 À BAMA KO
Palais de la Culture
10h00-11h00 Café littéraire: Pourquoi j’écris Avec: Salimata Togora, Joseph Kodio, Olivier Bleys, Facoh Donki Diarra, N’Fana Diakité
11h15-12h15 Café littéraire: L’indépendance vue par les écrivains africains Avec: Bernard Magnier, Seydou Badian, Fodé Moussa Sidibé, Ibrahima Aya, Ousmane Diarra, Véronique Tadjo
14h30-15h45 Une afrique sans histoire? À propos des manuscrits de Tombouctou Une déclaration fameuse sur une Afrique qui ne serait pas encore entrée dans l’histoire a mis le feu aux poudres. Non seulement serait à discuter le fait de savoir si une civilisation de tradition orale serait pour autant sans histoire, mais surtout il serait peut-être temps d’en finir une bonne fois avec ces clichés: l’Afrique a aussi une mémoire écrite. À Tombouctou, la progressive découverte de vieux manuscrits, dont certains remontent au XIIIe siècle, est en passe de devenir un enjeu historique pour toute l’Afrique. Plus de 15 000 documents ont déjà été exhumés et répertoriés sous l’égide de l’Unesco; 80 000 autres restent encore à répertorier. Un débat animé par Jean-Michel Djian. Avec: Adame Bâ Konare, Mahmoud Zouber, Albakaye Ousmane Kounta, Abdelkader Haidara, Drissa Diakite, Jean-Michel Djian
15h45-16h45 Inauguration officielle Sous le haut patronage de Monsieur le Ministre de la Culture du Mali Pour lancer en beauté le festival, le programme des réjouissances: après les discours de Moussa Konaté et de Michel Le Bris, directeurs du festival, ainsi que de Monsieur le Ministre de la Culture du Mali, les élèves des écoles du premier cycle de l’enseignement fondamental présenteront quelques saynettes; seront dévoilés les lauréats du concours d’écriture et d’illustrations en français et en langues maliennes organisé dans les classes de 6e des villes partenaires; on découvrira également un «Carnet de voyage» insolite, mêlant traces écrites et images, réalisé par les élèves du collège Jules Michelet de Vénissieux (Rhône) lors de leur séjour à Bamako en 2009. Sans oublier les «Cartes postales» des auteurs, qui nous livreront, à chaud, leur expérience vécue dans les villes de province de ce début de semaine.
Centre Culturel Français
17h30-18h00 Projection de “Les statues meurent aussi” Alain Resnais et Chris Marker | 1953 | 30’ Un film de légende, interdit pendant dix ans et commandé par la revue Présence Africaine. « On nous avait commandé un film sur l’art nègre. Chris Marker et moi sommes partis de cette question: pourquoi l’art nègre se trouve-t-il au Musée de l’Homme, alors que l’art grec ou égyptien est au Louvre?» explique Alain Resnais. À l’arrivée, une exploration passionnée de l’art nègre et une dénonciation virulente des méfaits du colonialisme. La question posée reste d’actualité, pour ce qui concerne le Louvre – mais aura contribué à voir naître le musée du Quai Branly. Prix Jean Vigo 1954.
18h00-19h15 L’aventure Présence Africaine De quelle histoire, de quels combats, de quelles espérances sont nées ces indépendances? Aventure intellectuelle de «Présence Africaine», importance du Congrès des écrivains noirs à Paris de septembre 1956, influence peu connue de la «Harlem Renaissance»: il n’est pas inutile d’y faire retour, car on oublie souvent comme la pensée qui animait ces pionniers était universaliste. Bien loin, souvent, de ce que furent ces indépendances. Mais des idées, peut-être, qui gardent aujourd’hui toute leur valeur. En présence de deux témoins capitaux, Madame Christiane Yandé Diop, directrice de Présence Africaine, Roland Colin, qui fut de l’aventure dès le début, ainsi que de Romuald Fonkoua, actuel rédacteur en chef de la revue Présence Africaine, auteur d’une récente biographie d’Aimé Césaire. Avec: Christiane Yandé Diop, Romuald Fonkoua, Roland Colin, Cheikh Hamidou Kane, Idriss Mariko
21h00-22h30 Projection de “Mère Bi la Mère” Ousmane William Mbaye | Les Films Mame Yandé Ina | 2010 | 55’ «Première journaliste du Sénégal, aujourd’hui âgée de 82 saisons des pluies, Annette Mbaye d’Erneville s’est très tôt sentie concernée par le développement de son pays. Militante de la première heure pour la cause de l’émancipation des femmes, elle est à la fois une pionnière et une anti-conformiste. Filmer cette génération de battantes que sont nos mères. Filmer ma mère! Née à Sokone en 1926, enfant de la période coloniale, elle est partagée entre une éducation un peu «vieille France» et un amour viscéral pour sa terre et ses traditions sérères. Partie étudier à Paris en 1947, elle plonge dans le milieu intellectuel des années 1950 et y rencontre tous ceux qui bâtiront les Indépendances. Elle fonde une famille, enregistre ses premières émissions radio et se forme au journalisme. Sentant venir les Indépendances, elle rentre au Sénégal en 1957 pour servir son pays…» écrit le réalisateur, William Mbaye, fils d’Annette Mbaye d’Erneville, qui signe là un portrait étonnant. Suivi d’une rencontre avec le réalisateur William Mbaye
Vendredi 26 À BAMA KO
Palais de la Culture
10h00-11h15 Pour parler des ateliers d’écriture Sensibiliser, les jeunes et les moins jeunes, à la lecture et à l’écriture, transmettre sa passion des mots et de la musicalité, en donnant la parole à celles et ceux qui ne l’ont pas, promouvoir les littératures vivantes, la poésie orale du slam, l’écriture comme dialogue… Autour d’Yvon Le Men, Moussa Konate, Rouda, N’Fana Diakité, les membres de l’Association Aslama et Thierry Renard, viendront partager leur expérience d’animateur d’ateliers d’écriture.
11h30-12h30 Café littéraire: Femmes Avec: Emmanuel Dongala, Léonora Miano, Libar Fofana, Véronique Tadjo
14h30-16h30 Besoin de poèmes Elle s’imprime, parfois, mais aussi se dit, court les rues, se chante, se répercute, se multiplie à l’infini. On sait les difficultés de l’édition africaine, le faible marché des lecteurs, mais la création littéraire n’a pas seulement le livre comme support – c’est même peut-être par la rue, les spectacles, qu’elle se développe, invente un langage neuf, qui est celui de la ville africaine, telle qu’elle s’affirme aujourd’hui. Poètes, rappeurs, slameurs, chanteurs retrouvent ainsi, pour dire la modernité africaine, les puissances de l’oralité. De l’Afrique au monde entier: c’est un après-midi voué à toutes les formes de l’expression poétique que nous invitent Yvon Le Men, Mohammed El Amraoui, Hamidou Magassaga, Souleymane Diamanka, Thierry Renard, Nafissatou Dia Diouf. Suivi, à 15h30 d’une rencontre «écriture et oralité» – pas si opposées qu’on le croit… où nous rejoindront Léonora Miano, Felwine Sarr, Rouda et Amkoullel.
15h30-16h30 Écriture et oralité Pourquoi choisir la musique, la scène ou le livre comme support d’écriture? L’écrit, le livre, dispose- t-il d’un statut à part? Y-a-t’il des choses que l’on peut dire en musique ou sur scène, mais que l’on ne peut pas écrire? Quels liens musique et écriture tissent-elles? Ils sont écrivains, poètes, rappeurs, slameurs, musiciens, comédiens… L’occasion de confronter différentes formes d’écriture et d’explorer la place de l’oralité dans l’écriture et vice versa. Avec: Souleymane Diamanka, Rouda, Léonora Miano, Felwine Sarr, Mohammed El Amraoui, Yvon Le Men, Amkoullel
Centre Culturel Français
17h30-18h30 Projection de «DeGaulle et l’Afrique» Ben Salama et Antonio Wagner | Ina | 2010 | 52’ De Gaulle et l’Afrique noire ont vécu un destin commun de plus de trente ans, du premier séjour de Gaulle durant l’été 1940 jusqu’à ses obsèques à Colombey auxquelles assistent les chefs d’Etat africains avec lesquels il avait noué d’étroites relations. Cette histoire de la décolonisation française en Afrique noire est racontée chronologiquement en deux volets. Le premier, qui part de l’apogée de l’Empire, nous amène jusqu’au retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958, en pleine crise algérienne. Dans le second volet, c’est une période beaucoup plus brève que nous parcourons jusqu’aux indépendances de 1960 après l’échec du projet de Communauté française. En entrecroisant entretiens et documents d’archives (étonnants, et pour une bonne part inédits), points de vue français et africains, ce film raconte quelques pages essentielles d’une histoire commune et partagée.
18h30-20h00 Faire face à son histoire, le défi des indépendances La France a une difficulté extrême à penser son histoire coloniale. Et l’Afrique pareillement: les deux ont été marquées et transformées par cette expérience. Se souvenir, c’est aussi se penser soi-même. Cette histoire coloniale refoulée est constitutive de l’«identité» française: l’immigration des Sud fut la réfraction en France même de son empire colonial, l’irruption de l’Autre, de l’Ailleurs, dans l’espace français, le bousculant, le transformant – l’enrichissant. La parution en 8 volumes d’une histoire sur l’immigration des Sud en France, puis un «Manifeste pour une France pluriethnique et multiculturelle» renouvellent la réflexion sur laquelle les écrivains ont beaucoup de choses à dire… Et cela ne vaut pas seulement pour la France – mais pour l’Afrique aussi, si l’on veut imaginer des relations nouvelles. Avec: Roland Colin, Moussa Konate, Pascal Blanchard, Florent Couao-Zotti
21h00-22h30 Projection de «Star et immigré» David Helf et Ewa Santamaria La Nomade prod. | 2009 | 52’ Projeté en avant-première à Bamako, en présence des deux réalisateurs et du comédien Habib Dembelé. Le portrait de Habib Dembélé, artiste malien et acteur de la troupe de Peter Brook, invite autant à la découverte d’un homme et de son éducation que d’un pays et d’une culture. Souvent comparé à Coluche à cause de son humour et de son engagement politique, Habib nous pousse à réfléchir au rôle de l’acteur face aux questions d’actualité comme l’avenir des familles africaines, l’immigration ou les relations Nord-Sud. Suivi d’une rencontre avec Habibou Dembele Guimba et les réalisateurs David Helf, Ewa Santamaria
Samedi 27 À BAMA KO
Palais de la Culture
10h00-11h00 Café littéraire: Dérision Avec: Alain Mabanckou, Florent Couao-Zotti, Martin Page, Jérôme Nouhouaï
11h15-12h30 Tordre la langue française? «Au long terme, ce qu’on veut, ce qu’on veut obtenir, c’est de creuser dans le français universel un petit trou, un petit univers, dans lequel on est chez soi et on est à l’aise, dans lequel on puisse exprimer toutes les réalités africaines, tous les sentiments des personnages africains» écrit fortement Kourouma: « Cet univers, tout en nous éloignant du français universel, enrichit ce français universel. Dans cet univers, le français sera malmené, écorché. C’est bien fait pour le français universel, il l’aura bien mérité. On ne subjugue pas, ne viole pas innocemment tant de peuples dans l’univers en continuant à rester jaloux de sa virginité – à conserver sa virginité.» On ne peut mieux dire l’apport des lettres africaines dans ce vaste ensemble que nous appelons de nos voeux, où toutes littératures d’expression française, sans domination d’aucune d’elles, entreraient en dialogue. Mais ce rapport à la langue n’est-il pas, aussi, celui de tout écrivain, sans considération d’origine? Avec: Janis Otsiemi, Libar Fofana, Michel Le Bris, Mohammed El Amraoui, Jean-Michel Djian
14h30-15h30 La ville comme nouvel espace romanesque africain Dans un essai passionnant «Manifeste d’une nouvelle littérature africaine» l’écrivain camerounais Patrice Nganang, professeur de théorie » littéraire à la State University de New York, définissait, aux côtés du «roman de l’émigration» celui du «roman des villes» d’Afrique comme nouvel espace de la littérature africaine, où s’expérimentait «l’hybridité, le multiculturalisme, le métissage» — se différenciant du roman anticolonial en ceci que celui-ci pourrait se définir comme un roman du village donné comme «lieu du retrait et de l’opposition». Avec: Bernard Magnier, Florent Couao-Zotti, Jérôme NouhouaÏ, Janis Otsiemi, Birama Konaré
15h30-16h30 «Je est un autre» L’invention de soi, dans l’expérience vécue de l’immigration: rapport au pays d’origine, entre-deux et identités multiples. Mais l’invention de soi, aussi, sur place, à l’heure d’une culture-monde de plus en plus pressante. Les commémorations n’ont d’intérêt que si la mémoire nécessaire se double d’une projection vers l’avenir: ne sommes-nous pas en plein dans ce qu’esquissait notre manifeste «pour une littérature-monde»? Léonora Miano, dans un texte récent, «Habiter la frontière», dessinait les contours de ce qu’elle nomme les « identités frontalières (…) ancrées, non pas dans un lieu de rupture, mais, au contraire, dans un espace d’accolement permanent. La frontière, telle que je la définis et l’habite, est l’endroit où les mondes se touchent, inlassablement. C’est le lieu de l’oscillation constante: d’un espace à l’autre, d’une sensibilité à l’autre, d’une vision du monde à l’autre.» Avec: Léonora Miano, Alain Mabanckou, Emmanuel Dongala, Libar Fofana, Pascal Blanchard, Véronique Tadjo
16h30-17h30 Café littéraire: Destins Avec: Romuald Fonkoua, Roland Colin, Jean-Michel Djian, Gaoussou Diawara
Palais de la Culture
18h00-20h00 Projection de “Océans” Jacques Perrin et Jacques Cluzaud | Galatée Films | 2010 | 103’ Fabuleux. «Tout à commencé, raconte Jacques Perrin, par une question: c’est quoi, la mer ?» Un immense poème sur la part ignorée de notre planète, des pôles aux tropiques, avec des moyens techniques proprement incroyables comme Thétys, la caméra qui permet de suivre au plus près la cavalcade des dauphins, ou Jonas, la torpille équipée d’une caméra. Et un tournage épique, sur 54 lieux différents, pendant 4 années. Une projection exceptionnelle, la première en Afrique. En présence de Stéphane Durand, biologiste, journaliste scientifique membre de l’équipe du film
Centre Culturel Français
17h30-18h45 Projection de “Des noirs en couleur” Morad Aït-Habbouche et Pascal Blanchard | Canal + | 2008 | 70’ Images d’archives inédites, interviews d’une vingtaine de joueurs de toutes les générations, matchs références, victoire et défaites, émotions et anecdotes : un film exceptionnel, qui retrace la saga des joueurs afro-caribéens et néo-calédoniens en équipe de France de football. L’histoire de l’équipe de France est le reflet de l’histoire de l’immigration en France des Italiens, des Portugais, des Polonais, des Algériens, des Marocains, des Sénégalais, des Maliens, des Ivoiriens, des Antillais, des Guyanais et des Néo-Calédoniens. Ou comment l’histoire du football illustre la grande histoire de l’immigration et de la colonisation… Avec (entre autres!) les témoignages de Laurent Cossou, Marius Trésor, Basole Boli, José Touré, Bernard Lama, Christian Karembeu, Lilian Thuram, Thierry Henry, Patrick Viera, Patrice Evra, Djibril Cissé, Michel Hidalgo, Pape Diouf, Aimé Césaire. En présence de Pascal Blanchard
18h45-20h00 Pourquoi certains pensent-ils qu’il y a trop de noirs dans l’équipe de France de football «On nous dit que l’équipe de France est adorée par tous parce qu’elle est “black blanc beur”, en fait, aujourd’hui, elle est black black black, ce qui fait ricaner toute l’Europe». À la phrase du philosophe Alain Finkielkraut, qui fit scandale, Aimé Césaire devait répliquer (extrait du film) «Pourquoi certains ont-ils dit qu’il y avait trop de joueurs noirs en France? Mais parce qu’il y a trop de blancs racistes.» En prolongement du film, colonisation, immigration, reconquête de la mémoire au miroir du football… Avec: Alain Mabanckou, Michel Le Bris, Pascal Blanchard, Janis Otsiemi, Yves Pinguilly, Salif Keita (sous réserve)
21h00 Concert De la parole du griot au flow du rappeur, du poème au slam... Autour d’Amkoullel, Rouda et Souleymane Diamanka. (Lieu sous réserve)
Dimanche 28 À BAMA KO
Centre Culturel Français
10h0-11h00 Café littéraire : Pourquoi j’écris Avec: Naffissatou Dia Diouf, Felwine Sarr, Birama Konare, Janis Otsiemi
11h00-12h00 Ecrire et éditer au Mali aujourd’hui Ahmadou Hampaté Ba, Yambo Ouologuem, Seydou Badian sont aujourd’hui devenus des classiques de la littérature malienne de langue française. D’autres générations ont suivi, renouvelant et les thèmes et le style. Et ce, malgré les difficultés à se faire entendre: aux contraintes culturelles (poids du silence, de la tradition, poids du groupe sur l’écrivain) s’ajoutent les contraintes économiques (faiblesse de l’édition malienne, de la distribution, coût des ouvrages, faiblesse des bibliothèques publiques). Comment y faire face? Comment définir de nouveaux rapports avec l’édition française pour rendre accessibles les livres des auteurs maliens édités par cette dernière? La créativité des nouvelles générations emprunte-t-elle d’autres canaux — par exemple en réinvestissant l’espace de l’oralité? Avec: Ismaïla Samba Traoré, Ibrahima Aya, Moussa Konaté, Sirafily Diango, Bernard Magnier, les éditions Jamana
12h00-13h00 Francophonie: une utopieà refonder? Il serait pour le moins étrange, quand s’impose l’évidence d’une nouvelle phase historique mondiale, tandis qu’un monde s’efface et qu’un autre naît sous nos yeux, dans les convulsions et les désordres, que la francophonie puisse longtemps poursuivre, inchangée, sur son erre. Le sentiment d’un «essoufflement historique» est-il fondé — faute d’avoir su développer les ressources d’un imaginaire au diapason de l’évolution du monde? La francophonie est-elle, et si oui peut-elle rester, un «club de chefs d’État» privilégiant des logiques d’appareil? Comment faire, de cette belle idée, une force pour penser, se penser et agir dans le monde d’aujourd’hui? Un imaginaire pour les temps présents: n’est-ce pas l’enjeu réel – qui interpelle artistes et écrivains? D’eux seuls, de leur effervescence créatrice peut venir l’élan d’un renouveau. C’est ce que voulait à sa manière exprimer le «manifeste pour une littérature-monde». Utopie, dira-t-on. Mais précisément: n’avons nous pas besoin, aujourd’hui, d’une nouvelle utopie? Avec: Emmanuel Dongala, Alain Mabanckou, Dominic Thomas, Roland Colin, Olivier Bleys, Michel Le Bris
Palais de la Culture
14h30-15h30 Bamako en création À quoi ressemble le quotidien des créateurs qui oeuvrent toute l’année dans la ville? D’ou vient ce choix de la création? Quelles sont leurs sources d’inspiration, les conditions d’exercice de leur art dans une société où l’artiste contemporain doit se heurter à l’absence de structures locales comme, bien souvent, de regard sur son travail? Quels sont les chemins que ces créateurs ont empruntés jusqu’à l’affirmation de leur talent? Dans quel rapport à la tradition? À la mondialisation? L’occasion, alors que paraît le livre de Valérie Marin La Meslée Novembre à Bamako, de célébrer toute la vitalité artistique de cette ville. Avec: Alioune Bâ, Habibou Dembele Guimba, Amkoullel, Alioune Ifra Ndiaye, Valérie Marin La Meslée, Oxmo Puccino
15h30-16h30 Fictionner le monde :de l’urgence de se raconter des histoires Pourquoi, depuis toujours, en tous lieux, dans toutes les cultures, nous racontons-nous des histoires? Récits, romans, contes, légendes, nous naissons dans le bruissement de mille histoires, par elles, nous habitons le monde, elles nous sont tout à la fois notre demeure, et un chemin vers le dehors. Elles ne sont pas vraies, pourtant, ces histoires, réductibles à un «message» ou une «information» — pas plus d’ailleurs qu’elles sont «fausses, mensonges, puissance de tromperie». Ni vraies, ni fausses: elles disent quelque chose de nous-même et du monde, quelque chose qui ne peut pas être dit autrement. Et jamais peut-être elles ne sont plus vitales, nécessaires, urgentes, que lorsqu’un monde bascule, qui jusque-là était le nôtre, et que vient un autre, dont nous ne savons rien. Dire l’inconnu du monde qui vient, lui donner un visage, un langage: tel est peut-être le privilège et la responsabilité des artistes, des écrivains, des raconteurs d’histoires. Puisque nous fictionnons le monde, pour pouvoir l’habiter… Avec: Martin Page, Michel Le Bris, Alain Mabanckou, Léonora Miano, Olivier Bleys
16h30-17h30 Clôture du festival Avec, sur scène, la restitution des ateliers du festival.
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