Plus encore qu’un décentrement permettant un recadrage, c’est un questionnement des identités localisées et figées que propose l’exposition. Pour évoquer ce nouveau terrain, Attia aime à rappeler la métaphore des cercles concentriques qui agitent le plan d’eau après un impact. En effet, les cercles rayonnent en s’éloignant du centre, jusqu’à se rencontrer et se dissoudre dans un nouvel espace, apparemment secondaire, mais potentiellement créateur et d’une ampleur inattendue. Les artistes choisis par Attia sont en effet les tenants d’un syncrétisme culturel, moins schématique, mais plus réel et porteur d’avenir, que la re- présentation des identités que nous propose le monde médiatique. Loin de la vision binaire opposant ainsi les codes de l’Orient et de l’Occident, c’est d’une rencontre dont ces oeuvres témoignent, d’un métissage des esprits et des cultures. La vie en périphérie est ainsi une réinvention : elle ne concerne pas seulement l’individu, mais touche aussi les formes de la pratique artistique, réappropriée, recréée et repolitisée.

Cette exposition prend place dans le cadre du festival Eternal Tour : www.eternaltour.org

Artistes:
Sammy Baloji
Dario Escobar
Jean Katambayi Mukendi
Nicène Kossentini
Driss Ouadahi
Jean-Michel Pancin
Javier Téllez
Minnette Vári


Curateur :
Kader Attia

dossier de presse : http://www.can.ch/yh/pages/uploads/dossierpresse24.pdf